Oppida, villages et cités de l’Age du Fer en Provence


Oppidum © vp13

 

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Oppida, villages et cités de l’Age du Fer en Provence


 

  • Le phénomène majeur de l’Age du Fer est la création d’Oppida, de villages, de cités avec la naissance du commerce. Massilia/Marseille et la Provence en sont à la pointe

 

Oppida en Provence


 

  • Sans vouloir lister les dizaines d’oppida du territoire de la Provence, cet article vise à établir une typologie des oppida, à décrire les principaux et identifier ceux qui sont majeurs par leurs dimensions, leur histoire ou leur configuration.
  • A noter. Le mot oppidum est un mot latin qui signifie ville. Les oppidani sont les habitants de villes autres que Rome.
  • Le terme est employé ici pour désigner les agglomérations protohistoriques fortifiées de l’Age du Fer.

 

Oppida Celtes et Oppida Ligures
  • Le même terme désigne des ensembles très différents géographiquement, dans leur vocation, leur conception, leurs usages et leurs situations.
    1. Jules César, qui serait l’un des premiers auteurs à citer le mot oppidum,  renseigne avec précision sur les fonctions de l’oppidum :
      1. Rôle économique avant tout, lieu d’échange où s’installent les marchands, lieu de ravitaillement pour une armée, centre politique où se prennent les décisions.
      2. 28 oppida de Gaule sont renseignés par leur nom dans la Guerre des Gaules qui en évoque des dizaines d’autres (ex. 20 chez les Bituriges, 12 chez les Helvètes…).
  • Les oppida celtes.
    1. Agglomération fortifiée occupée d’une manière permanente par une population dont une partie importante est constituée par des artisans spécialisés.
      1. Lieux de vie ceinturés par des remparts importants avec une entrée fortifiée et des tours.
      2. Situation privilégiée dans un réseau de trafic à longue distance.
      3. Rôle de marché et lieu de réunion pour des fêtes religieuses ou civiles.
    2. Le mur d’enceinte témoigne de la taille et de l’importance du site.
      1. La superficie minimale d’un oppidum est estimée à 1,5 ha.
      2. La superficie peut dépasser des centaines d’hectares.
      3. L’oppidum peut être appuyé sur une défense naturelle du type falaise qui permet de se passer d’enceintes ou de se limiter à un muret.
      4. On a comparé l’oppidum au pomerium étrusco-romain.
      5. L’enceinte, construite en bois, pierres et terre peut être complétée par des talus en avant de l’enceinte.
        1. Le système mis en place par Jules César à Alésia pour enfermer ses adversaires témoigne de la sophistication des défenses qui pouvaient être mises en place.
      6. La fortification peut inclure un chemin de ronde et des tours.
      7. Saint-Blaise (13) est une référence en la matière.
    3. Les portes des oppida ont des caractéristiques défensives élaborées :
      1. Long couloir encadré par un retour de rempart.
      2. Tour porche monumentale comportant souvent un double portail faisant office de sas.
      3. Des poternes peuvent exister.
    4. A l’intérieur de l’enceinte vit une population qui peut être très importante.
    5. Les équipements sont ceux d’un village ou d’une cité.
      1. Maisons d’habitations souvent organisées en îlots.
      2. Rues souvent disposées en quadrillage.
      3. Lieu de rassemblement.
    6. Plusieurs sites ont des quartiers spécialisés ; artisanat, résidentiel aristocratique, religieux, politique…).

 

Oppida celtes de référence en Provence
  • Oppidum de Cabellio. Cavaillon (84). 6e s. av. J.-C.
    1. Remarquable situation sur au confluent de la Durance et du Coulon/Calavon , sur des voies de passages routiers.
    2. La Colline Saint-Jacques est un remarquable promontoire.
  • Oppidum d’Entremont (13). Au nord d’Aix-en-Provence (13). 3e s. av. J.-C. – 1er s. av. J.-C.
    1. A la constitution de la confédération Salyenne, Entremont en devient la capitale.
    2. Sur le rebord du Plateau de Puyricard.
    3. 123 av. J.-C. Les Légions romaines placées sous le commandement du Proconsul Caius Sextius Calvinus (qui donne son nom à Aix qu’il fonde en 122 av. J.-C.) détruisent l’oppidum à la demande de leurs alliés marseillais.
    4. Le site se visite. Accès par l’Autoroute A51 direction Sisteron, sortie Puyricard.
    5. Statuaire et objets trouvés sur le site conservés au Musée Granet. Aix-en-Provence (13). Place St-Jean-de-Malte.
  • Oppidum Mourre Pella. Graveson (13).
  • Oppidum du Castellan. Au Nord d’Istres (13). En surplomb de l’Etang de l’Olivier.
    1. Accès libre. Belle promenade mais site peu lisible pour le profane. Début du 6e s. av. J.-C. Occupation 2 siècles et demi.
    2. Sur un plateau rocheux.
    3. Inscription gallo-grecque MATPON/MATRON, probable dédicace de l’oppidum aux Mères.
  • Oppidum de Constantine. Lançon-Provence  (13). Au nord de l’Etang de Berre. Fin 2e s. av. J.-C. ou début 1er s. av. J.-C.
    1. Vaste cité gauloise de 6 ha.
    2. Présence d’un aven de 65 m de profondeur en son centre et un second de 5,5 m de profondeur.
    3. Site dans une propriété privée le Château Calissanne, visites lors des Journées européennes du Patrimoine.

 

© Verlinden.

 

    1. Plus ancien que Marseille. 7e s. av. J.-C. – 6e s. ap. J.-C.
      1. 475 av. J.-C. Partiellement détruit.
      2. 2e s. av. J.-C. puissantes fortifications avec des techniques d’ingénieurs grecs.
    2. Dans tous les cas, un site majeur dans l’histoire de la Provence, des Gaules et de la Méditerranée.
    3. Un merveilleux site à visiter par son histoire, ses vestiges et son écrin de nature.
    4. Situation idéale sur un éperon barré dominant les étangs de 50 m d’altitude et proche de la mer.
    5. Une partie basse et une partie haute, 15 m plus haut.
    6. Murs constitués de bloc en grand appareil mis en œuvre sans mortier.
    7. Enceinte puissante avec plusieurs tours rectangulaires,3 saillants de type bastion, une grande porte charretière et 3 poternes.
    8. Courtine surmontée de merlons.
    9. Accès depuis la commune de Saint-Mitre-les-Remparts, parking sur place.

 

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  • Oppidum St-Marcel de Marseille (13011). Quartier St-Marcel. 7e s. – 1er s. Près de 2 ha.
    1. Accès non autorisé. Traverse de la Martine. 13011.
    2. Inscription en principe possible auprès du Musée d’Histoire de Marseille. www.musee-histoire-marseille-voie-historique.fr.
    3. 575 – 500 av. J._C. Premières constructions.
  • Oppidum de Verduron. Quartier Verduron, au nord de Marseille (13015). 250 – 200 av. J.-C.
    1. Versant abrupt de la Chaîne de la Nerthe. Domine la Rade de Marseille.
    2. 37 petites maisons-cellules de 14m2 en moyenne.
    3. Accès par la fin du boulevard du Pain-de-Sucre. Respecter le site.
  • Oppidum Saint-Pierre-lès-Martigues. Martigues (13). 6e s. av. J.-C. – 1er s. av. J.-C. 
    1. Accès par la D5 depuis Martigues en direction de Carro/Sausset-les-Pins.
    2. Seul site de Martigues avec une occupation continue.
    3. Probablement lié aux Carrières de la Couronne.
  • Site de Tholon. Martigues (13). Maritima Avatocorum. A 1,5 km du canal de Caronte qui relie l’Etang de Berre à la Mer Méditerranée. A côte du Lycée Paul Langevin.
  • Site de l’île de Martigues (13). 1er village bâti au 5e s. av. J.-C. Place Maritima.
    1. Fortification avec une enceinte ponctuée de larges tours.
    2. Maisons à pièces uniques alignées en îlots réguliers.
  • Oppidum d’Alebaece à Riez (04). Sur la colline Saint-Maxime.
    1. Capitale de la tribu des Reii.
  • Site de Roquepertuse à Velaux (13).
      1. Oppidum. A partir du 6e s. av. J.-C. Sanctuaire Salyen.
      2. Culte des têtes coupées.
      3. Musée de la Tour à Velaux.

 

 

Connu comme Oppidum de La Malle, il s’agit d’un castellaras © vp06

 

  • Les oppidas ligures  ou celto-ligures qu’il est préférable de nommer Castellaras ou Castellas.
    1. Etant nommés Oppida/Oppidum dans la plupart des guides, nous conservons ce qualificatif ici.
    2. La plupart se situent les Alpes-Maritimes (06).
    3. Les fonctions, la conception et l’usage différent sensiblement des oppida celtes.
    4. Les Castellas sont avant tout des sites provisoires de replis pour des populations qui se sentent en danger.
    5. Les Castellas sont en hauteur, à proximité de chemins.
    6. La superficie est généralement plus petite que celle des oppida.
    7. L’habitat n’est que provisoire. Peu de constructions en dur à l’intérieur de l’enceinte.
    8. Castellaras / Oppida de référence :
      1. Oppidum du Castellar. Eze (06). Au sommet du Mont Bastide.
      2. Oppidum de Conrouan. Escragnolles (06). 600 av. J.C. 
      3. Ancien Oppidum de Cemenelum. Nice-Cimiez (06). 6e s. av. J.-C. Oppidum de la tribu ligure de Veidantii.
      4. Oppidum Martis. St-Martin-de-Peille. Peille (06).
      5. Oppidum La Malle. Saint-Vallier-de-Thiey (06). 2e -1er s. av. J.-C. Castellara ligure type.
        1. 1217 m d’altitude, accès par le col du Ferrier (1039 m) avec parking par la D 12 en direction de Caussols.
        2. Enceinte en arc-en-ciel.
        3. Côté non fortifié défendu naturellement par la falaise est.
        4. Vestiges d’une porte au nord.
        5. Rempart précédé d’un avant-mur.
          1. 4,5 m de largeur. Hauteur conservée de 5 m.
      6. Oppidum de Ste-Agnès (06). 
      7. Oppidum du Mont-Garou. Sanary-sur-Mer (83).
      8. Oppidum du Fort. Taradeau (06). Fin 2e s.1er s. av. J.-C. Rempart de 401 m de long qui devait s’élever à 4 ou 5 m.
      9. Oppidum des Encourdoules, Vallauris (06). 2e s. av. J.-C. – 4e s. Remparts, porte d’entrée…
        1. Mont Pezoli.
  • Autres oppida, sanctuaires, lieux de fouilles.
    1. Oppidum Bron. Carnoules (83).
    2. Oppidum à éperon barré de Casteou Sarrin. Cabasse (83).
    3. Ile Sainte-Marguerite (île de Lérins). Cannes (06). 
    4. Site Baudouvin – La Bigoye. La Vallette-du-Var(83).
    5. Rocher de Roquebrune. Le Muy (83).
    6. Site de Castel Diol. Les Arcs (83).
    7. Oppidum La Courtine. Ollioules (83).
    8. Oppidum du Mont Aurélien. Pourrières (83).
    9. Site de Buffe Arnaud. Saint-Martin-de-Brômes (04). 6e s. av. J.-C. 1,5 ha.
    10. Oppidum Mont Peigros. Sainte-Maxime (83).

 

 

    1. Site archéologique de Glanum à St-Rémy-de-Provence (13). 7e s. av. J.-C. – 3e s. ap. J.-C.
      1. L’origine du site remonte à la fin de l’Age du Bronze et du début de l’Age du Fer.
      2. L’oppidum couvrait une vingtaine d’hectares avec une vaste enceinte.
      3. 2e s. av. J.-C. Témoignages d’une occupation humaine.
        1. Construit en blocs de grand appareil, le site pourrait avoir été rebâti lors de la pacification de la région par les Romains.
        2. Il faut toutefois constater la facture hellénistique de la construction.
    2. Oppidum Mourre de Seve. Sorgues (84).
    3. Agglomération protohistorique de Vaison-la-Romaine / Vasio (84).
      1. 7e s. Sur l’éperon rocheux portant le château médiéval.
      2. Vasio est la capitale des Voconces.
    4. Agglomération secondaire de Vaugrenier. Parc Départemental de Vaugrenier, Villeneuve-Loubet, entre Nice et Antibes

 

Cités en Provence


 

Les Comptoirs
  • Notion grecque associée à celle de Colonie.
  • Le comptoir a une vocation commerciale et fonctionne comme une Cité-Etat.
  • Le comptoir fonctionne en réseau sur la façade Méditerranéenne ou sur le Rhône car il nécessite un accès maritime.

 

Colline du Château à NiceNice Antique © Verlinden.

 

Comptoirs en Provence, dans la Transalpine et en Espagne
  • Massalia, comptoir et colonie crée par les Grecs de Phocée est la « maison-mère » dans l’ouest de l’Europe. 600 ans av. J.-C.
    1. Réputée être la plus ancienne ville de France.
  • Les comptoirs ou Ports créés par Marseille sont :
    1. Agathè Tychè /Agde (34).
    2.  Alalia / Aléria. Corse.
    3. Antipolis / Antibes (06). Musée d’Archéologie. Bastion Saint-André.
    4. Avenio / Avignon (84). 2e s. av. J.-C.
      1. Remarquable situation au confluent du Rhône et de la Durance.
      2. La cité se développe sur le Rocher des Doms, éminence calcaire.
      3. Rapidement, la cité atteint une superficie de 10 ha.
      4. Avignon frappe monnaie.
    5. Elée/Vélia
    6. Empúries/Emporion en Espagne.
    7. Kitharista Portus qui donnera son nom à Ceyreste. / La Ciotat. 5s. av. J.-C.
    8. Monoikos (temple du dieu unique : Hercule) / Monaco.
    9. Nikaia / Nice (06). 6e s. av. J.-C.  Site de la Colline du Château
    10. Olbia / Hyères (83). 4e s. av. J.-C. Plan carré 165 m de côté. 40 îlots identiques (11×34,50 m). Rues de 2,20 m de large.
      1. Enceinte dotée de tours aux angles et sur les tronçons rectilignes.
    11. Tauroïs / St-Cyr-sur-Mer.  v. 600 av. J.-C.  Légende d’un bateau grec portant à sa proue une tête de taureau qui se serait échoué sur la côte lors d’une tempête alors qu’il se rendait à Massalia. Ce thème du taureau est probablement à rapprocher du mythe d’Hercule, si fondamental dans les origines de la Provence.
    12. Théline (La nourricière) / Arlesv. 540 av. J.-C.

 

Villages en Provence


 

  • A côté des Oppida d’Habitation et des Comptoirs de Marseille apparaissent des fermes et groupements qui préfigurent les villages.

 

L’invention du Commerce, les réseaux de de cités


 

  • C’est l’invention du Commerce qui est à la principale origine de la création des villes en Europe à l’Age du Fer.
    1. Athènes entraîne Phocée qui entraîne Massalia.
    2. En Provence, la création de Massalia entraîne la création des premières cités.
      1. Les Comptoirs de Marseille fans la mouvance grecque.
      2. Les Oppida Celtes à la fois prolongement et réaction à la création de Marseille.

 

Les premières notions d’Etats Celtiques et Grecs


 

  • Les Grecs inventent la Cité-Etat.
  • Les Celtes inventent les Oppida à la fois partenaires et concurrents des Grecs.
    1. Ces oppida constituent des réseaux à l’intérieur de Tribus/Groupes Celtes et entre Tribus/Groupes Celtes.

 

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