Médecine militaire : Histoire et Pratiques


Blessé de guerre  © Canadian Army – Flickr.com

 

Accueil Provence 7

Médecine Militaire : Histoire et Pratiques


 

  • La médecine militaire désigne la pratique médicale liée à la profession militaire :
    1. Prévention.
    2. Diagnostic.
    3. Traitement des maladies et des traumatismes.
  • La médecine militaire utilise les méthodes de la médecine appliquées avec 2 spécificités :
    1. Les métiers des armes.
    2. Les conditions de guerre.
  • Certaines disciplines et pratiques sont particulièrement développées :
    1. Chirurgie.
    2. Hygiène.
    3. Médecine interne.
    4. Médecine nucléaire.
    5. Microbiologie.
    6. Orthopédie.
    7. Aspects de la pharmacie.
    8. Protection contre les rayonnements.
    9. Toxicologie…
  • La médecine militaire répond à des objectifs spécifiques :
    1. Maîtrise de flux massifs de patients dans un contexte de guerre, d’épidémie ou de catastrophe naturelle.
    2. Le diagnostic et le traitement de blessures en relations avec des opérations militaires  et résultant d’armes et de munitions.
    3. Les troubles psychiatriques et psychologiques liés à des opérations militaires.
  • La médecine militaire peut se distinguer par des tâches et des outils.
    1. Installation d’hôpitaux de campagne sous des tentes.

 

Histoire de la Médecine militaire


 

  • Les blessures et les maladies traitées dans un cadre militaire ont des racines très lointaines remontant à la préhistoire et aux activités de chasse et de lutte entre tribus.
  • 2 critères permettent de distinguer les aspects fondamentaux de la Médecine militaires.
    1. Les grandes étapes de l’armement.
      1. Armes blanches.
        1. Armes contondantes : choc.
        2. Armes perforantes : flèches, estoc…
        3. Armes tranchantes : coup de taille…
      2. Armes à feu.
      3. Explosifs.
      4. Armements NRBC : Nucléaire – Radiologique – Bactériologique – Chimique.
    2. Les Types de conflits.
      1. Guerre de Mouvement.
      2. Guerre de Position – Guerre de tranchée.
      3. Guerre Asymétrique.

 

Période antique

  • Les grandes armées antiques (Perses, Assyriens, Egyptiens, Grecs, Macédoniens, Phéniciens, Celtes, Etrusques, Romains…) savent traiter les traumatismes :
    1. Fractures.
    2. Luxations.
    3. Suture.
    4. L’Egypte laisse de nombreux témoignages.
      1. ex. – 2000. Sutures.
      2. 1600. Papyrus Edwin Smith : factures de l’humérus, sutures de plaies…

 

© Joguero – Flickr.com – Fin du Combat © Archivist – Fotolia.com.

    1. Les armées romaines et les combats de gladiateurs développent des savoirs et des savoir-faire nombreux et précis.

1517.  Extrait du Feldbuch der Wundarznei (Manuel de terrain pour le traitement des blessures) de Hans von Gersdorff – Wikipedia – Domaine Public.

 

Création d’armées permanentes entrainant le Création de services pharmaceutiques puis, celle des hôpitaux militaires et des ambulances….

    1. Dans un premier temps, il s’agirait d’apothicaires de la personne et de la cour royale.
    2. Les apothicaires de l’armée et de la nation apparaissent plus tard.
    3. 1476. Isabelle la Catholique organise un hôpital de campagne dans 6 vastes tentes lors de la préparation de la conquête de Toro.
      1. Jaime Pascual et Esteban de Buenora sont les premiers apothicaires/pharmaciens militaires connus.
      2. 1487. La reconquête de Malaga et 1492 la Prise de Grenade reprennent ce dispositif.
      3. Charles Quint, puis Phlippe II reprennent cette organisation.
      4. 1567. Marguerite de Parme crée à Malines, un hôpital militaire à l’usage des Espagnols.
      5. 1585. Alexandre Farnèse, fils de Marguerite de Parme cré  l’Hôpital royal de l’armée qui possède le plus ancien règlement d’hôpital militaire connu.
    4. 16e s. Ambroise Paré, chirurgien des champs de bataille, doit faire face à à la généralisation des armes à feu entraînant des nombreuses blessures.
      1. Le médecin crée la désinfection des plaies et il remplace la cautérisation par une méthode de ligature des artères lors des amputations.
    5. Publications de Jean Colombier, médecin militaire, chirurgien et hygiéniste :
      1. 1772. Code de médecine militaire.
      2. 1775. Préceptes sur la santé des gens de guerre et Hygiène militaire.
      3. 1778. En 7 tomes : Médecine militaire ou Traité des maladies tant internes qu’externes auxquelles les militaires sont exposés dans leurs différentes fonctions de peax ou de guerre.
    6. Fin 18e s. Le chirurgien Dominique-Jean Larrey met en place des ambulances chirurgicales mobiles afin de porter au plus tôt les soins aux blessés.
    7. 18531856. Lors de la terrible Guerre de Crimée; l’infirmière britannique Florence Nightingale met en évidence l’influence des conditions de vie sur la survie des blessés, notamment en ce qui concerne le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde, le typhus.
    8. La Guerre de Sécession américaine déstabilise vite, fortement et durablement les services de santé et de médecine.
      1. Jonathan Letterman, directeur médical de l’armée du Potomac organise :
        1. Des postes de secours / First aid post à l’échelle du Régiment.
        2. Des hôpitaux de campagne / Field hospitals à l’échelle de la Division et du Corps d’Armée.
        3. Un corps d’ambulanciers.
        4. Il est considéré comme le Père de la Médecine de l’Avant.

 

19141918. 1ère Guerre Mondiale. Eclats d’obus. Effets de souffle (blast) et polycriblage (Shrapnel), intoxications aux gaz de combat.

    1. Marie Curie fonde les Petites Curie, un corps d’ambulances radiologiques.
    2. 4 niveaux d’interventions sont définis :
      1. Brancardiers sur le terrain.
      2. Infirmerie sur le front.
      3. Hôpitaux d’orientation et d’évacuation.
      4. Envoi vers les hôpitaux de l’arrière.
    3. Le paludisme se développe sur le front de Salonique.

19391945. 2ème Guerre Mondiale.

  • 1941. Blitz de Londres. Les médecins Eric Bywaters et Desmond Beall observent les défaillances rénales des personnes ensevelie sous les décombres.
    1. Un traitement par perfusion et après, notamment pendant la Guerre de Corée par dyalise sont découverts et appliqués.
  • 1942. L’armée américaine organise le système de santé à 3 échelons.
    1. Unités chirurgicales mobiles de 29 personnes dont 5 chirurgiens et 1 anesthésiste.
    2. Hôpitaux de campagne.
    3. Hôpitaux traditionnels en dur.
  • 1945. Les 2 bombes atomiques d’Hiroshima et Nagazaki ouvrent l’ère Nucléaire.

 

Après la guerre

  • Des consultants chirurgicaux américains recommandent la création d’unités de soin plus proches du front.
    1. Création des MASH (Mobile Army Surgical Hospital) lors de la Guerre de Corée.
      1. Taux de survie de 97%.
    2. Remplacement par des SCH (Combat Support Hospital).

 

Années 1990

  • Nombreux conflits asymétriques.
    1. Moins de combats de masse localisés.
    2. Davantage d’actes isolés avec des unités très mobiles : accrochages, attentats, embuscades,; engins explosifs improvisés…
    3. Déplacement sans soutien médical.

 

Années 2020

  • 2022-. La guerre d’Ukraine marque le retour aux conflits massifs frontaux avec des armes lourdes et des effectifs très imporants…

 

Maladies infectieuses


 

  • Connues dans l’Antiquité les maladies infectieuses ne seraient pas vraiment combattues mais il existe des exceptions.
    1. – 2150. Une tablette d’argile sumérienne est traitée par l’alcool en désinfection.
  • Les conséquences des maladies infectieuses dans les guerres sont considérables.
    1. 18031815. Les maladies infectieuses auraient fait 8x plus de morts dans les armées britanniques que les blessures…
    2. 18611865. Pendant le Guerre de Sécession, en Amérique, les maladies infectieuses font 2x plus de morts que les blessures…
    3. 1870. Inversion de tendance lors des guerres franco-prussiennes avec 3,47% de pertes au combat et 1,82% par la maladie.

 

Médecine de l’avant moderne


 

Description

  • Traitement extrahospitalier sur le champ de bataille ou dans un refuge proche.
  • Traitement dans un vecteur d’évacuation : ambulance terrestre, hélicoptère…
  • Niveau de stress élevé.
  • Environnement hostile instable.
  • Absence de moyen de diagnostic autre que les 5 sens.
  • Environnement austère, moyens limités.
  • Traitement du blessé :
    1. Traitement médical : sauver la vie, permettre une guérison.
    2. Traitement logistique : mise hors de danger, évacuation vers des structures médicales plus performantes.
    3. Evacuation sanitaire ou Evasan.

 

Causes de décès

  • Des études notamment aux USA et en Angleterre mesurent les causes de décès initiaux (Killed in action KIA) et les décès consécutifs aux blessures (Died of Wounds DoW).
  • KIA.
    1. 90% des morts par blessure au Vietnam.
    2. Hémorragie. 46%.
    3. Traumatisme Cérébral pénétrant. 21%
    4. Effet de souffle mutilant. 10%.
    5. Combinaison de facteurs. 9%.
    6. Blessures du système respiratoire. 4,5%
  • DoW.
    1. La moitié des morts dans les 24 h.
    2. Blessure au cerveau 4%.
    3. Sepsis et défaillance multi-viscérale 4%.
    4. Choc hypovolémique 2%.

 

Traitement des risques de mort précoce

 

Engagement du personnel

 

Evacuation sanitaire


 

Evacuer les blessés © ABC News – Flickr.com

 

Formations aux Secours


 

 

Livres et Publications liés à la Médecine Militaire


 

2008. Histoire de la Médecine. Roger Dachez.

 

L’Ecole du Pharo. 19052005. Eric Deroo. Antoine Champeaux. Jean-Marie Milleliri. Patrick Quéguiner. Editions Lavauzelle.

 

26-siècles-de-musique-B

1999Vingt-Six siècles de Médecine à MarseilleGeorges Serratrice. Editions Jeanne Laffitte.

 

Articles liés à Médecine Militaire


 

  • Cliquer sur une image-lien pour afficher l’article correspondant.

 

             

Translate »