Les Américains bombardent Marseille le 27 mai 1944

1940 et 1943. Marseille subit des bombardements aériens.
Marseille connaît d’importantes grèves. La ville est privée de tramway laissant aux personnes le choix entre les déplacements à pied ou à vélo.
La population subit des rationnements en pain.
1944. Mi-août. Marseille est occupée par les Allemands depuis près de 2 ans. Les troupes d’occupation et les services germaniques contrôlent la ville. Les forts et de nombreux immeubles ont été réquisitionnés.
- La Kriegsmarine et la 244e Division d’Infanterie contrôlent le littoral et les activités du port.
- Le SIPO-SDD (police et service de sécurité) connus comme Gestapo poursuit la chasse aux Résistants de toutes origines depuis la Villa du 425, rue Paradis.
- Les rafles de janvier-février 1943 font des dégâts…
- La ville de Marseille est dans une situation humaine, politique et économique catastrophique.
  - Le Port et les gares ont une activité très réduite.
  - Toutes les activités industrielles et commerçantes sont affectées, les conditions de travail sont fortement dégradées…
  - La vie quotidienne est très précaire….
  - Le mécontentement et les inquiétudes envahissent toutes les couches de la population.

Le contexte du Bombardement aérien

Printemps-Eté 1944.
1. L’Allemagne nazie a été stoppée sur le front Est à l’issue de la Bataille de Stalingrad (11 juillet 1942 au 2 février 1943). Les Russes progressent désormais sur toute la ligne Est.
2. La deuxième Bataille de Tobrouk (17-21 juin 1942) marque l’arrêt des armées allemandes en Afrique du Nord.
3. En Italie, la Bataille du Monte Cassino (17 janvier au 19 mai 1944) marque l’établissement des Alliés en Italie la percée de la Ligne Gustav.
4. Désormais à l’offensive, les armées visent la convergence de leurs forces pour remporter la victoire finale.
  1. Sur le Front Ouest, le Débarquement en Normandie (6 juin 1944) marque la mise en place de l’étau ouest.
  2. De grands débats stratégiques divisent les états-majors du Front Ouest, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont des désaccords avec la France incarnée par le Général de Gaulle.
    1. Le général Giraud est mis en avant par les Américains qui écartent le général De Gaulle.
    2. Les politiques et les militaires américains ne sont pas tous sur la même ligne et le Général Eisenhower se montre plus attentif et plus à l’écoute du Général de Gaulle et de ses proches comme le Général Leclerc.
5. .Une fois la décision prise de faire un débarquement en Provence, de grandes actions de préparation sont engagées, elles comportent des destructions de cibles stratégiques, des bombardements de leurre afin de cacher les objectifs géographiques. La mise en place et le développement de réseaux de Résistance s’accentuent.
  1. Les Renseignements et les cartographies se multiplient.
  2. La supériorité aérienne est devenu écrasante, les Allemands ne disposant plus de moyens matériels et humains suffisants pour des actions aériennes et anti-aériennes.
  3. Avril1944. Les forces aériennes anglo-américaines multiplient les attaques aériennes sur le front Méditerranéen.
Les états-majors considèrent la ligne de front entre les Pyrénées et les Alpes afin d’obliger les Allemands à se tenir prêts à une attaque à l’un des points de cette ligne. Leurs moyens défensifs sont ainsi divisés.
- Sur cette longue ligne, les Ports de Marseille et de Toulon sont évidemment les 2 points majeurs à la fois du point de vue économique que du point de vue militaire.
- L’île Corse représente un gigantesque porte-avions fixe qui présente un atout considérable vers l’Italie et la France pour des raids aériens et du soutien logistique naval.
26 mai. Nice est bombardée.

Le Bombardement de Marseille par des bombardiers américains

Bombardier B-24 Liberator © Fotolia.com.

27 Mai 1944.
- 134 bombardiers lourds B-24 Liberator partent au lever du jour des bases situées dans la région italienne de Brindisi avant de survoler le massif de l’Etoile pour se mettre en formation de combat.
- 10h45. Volant en 4 groupes entre 20 000 et 21 000 pieds, les bombardiers arrivent sur leurs objectifs : la gare de triage de Marseille-La Blancarde avec son dépôt de locomotives et la gare Saint-Charles.
- 119 des 134 bombardiers lâchent, en 15 mn, 288 tonnes de bombes…
  - La fumée s’échappant de la gare de la Blancarde contraint l’un des groupes de bombardiers à changer de cible pour viser le Prado et ses environs, la caserne de Louvain s’effondre… 2 étages du Pavillon des Sciences du Lycée Maréchal Pétain s’écroulent…
  - Les locaux de la Kommandantur et de la Kriegsmarine sont rendus inutilisables…
  - Les incendies se multiplient.
  - Les morts et les blessés se multiplient sous les gravats…

Les Pertes Humaines et les dégâts sont considérables

Les sources sur le nombre de victimes sont très divergentes :
- 1 752 morts dans la population civile + environ 50 soldats allemands + 2 760 blessés et plus de 20 000 sinistrés selon Wikipedia qui s’appuie sur Ghislaine Millet dont la vidéo « Marseille sous les bombes » a été diffusée sur France 3-Régions et sur le livre « Le Théâtre Méditerranéen. Service historique de la Marine. 1960. « Il y a 70 ans Marseille sous les bombes«
- Les pertes humaines sont estimées à plus de 2 000 personnes auxquelles s’ajoutent environ 400 morts des Troupes d’occupation par la Revue Culturelle de la Ville de Marseille N°279 qui s’appuie sur le livre de Serge Brouqui « Marseille bombardée le 27 mai 1944. ».
- Chantal Champet, Vice-Présidente du Comité du Vieux-Marseille annonce près de 2 500 décès, autant de blessés et 35 000 sinistrés.