Histoires des Chemins de Fer en France

Temps Modernes (1920–1949)

Après l’époque des Pionniers, le train entre dans les temps modernes.
- Création de la SNCF par fusions de sociétés et nationalisation.
- La « Fée électricité » remplace la Vapeur.
Les années Noires de 1939–1945 avant la Reconstruction.

Années 1920. Entrée dans Modernité

Le chemin de fer se divise en 2 familles de pensée :
- Les traditionalistes (ex. André Chapelon 1892–1978. Ingénieur de l’Ecole Centrale) sont partisans de la Vapeur.
- Les modernes (ex. Hippolyte Parodi 1874-Nice, 1968. Ingénieur issu de Polytechnique) sont partisans de l’Electrification mais aussi à bien d’autres innovations : normalisation, automatisation, innovations en matière d’exploitation de lignes…
Les premières voitures métallisées.
- Le Nord de la France est à la pointe des voitures métallisées. L’Est et le PLM suivent.
- Des réseaux métallisent des voitures en bois dès leur sortie d’usine.
Création de l‘Ocem (Office Central d’Etudes de Matériel de chemins de fer) pour normaliser les équipements.
- Séries de locomotives à vapeur pour l’Tat et le PLM.
- Nouvelles automotrices électriques de banlieue (PO).
  - 1838. La Compagnie du Paris-Orléans (PO) est créée.
- Voitures à étages destinées à la Banlieue Saint-Lazare.
- Voitures et fourgons grandes lignes à rivets apparents.
- Voitures postales.
- Nombreux wagons, bogies et cadre.

Grandes dates des années 20

Au début des années 20, le réseau national est très largement constitué de trains à vapeur.
L’ouverture se fait par la banlieue sud-ouest PO qui ouvre la vraie traction électrique.
- Le fil de contact aérien est alimenté sous une tension de 1 500 V.
- 1924. Les travaux sont lancés sur la section Juvisy-Etampes.
- Le PLM est alors peu intéressé par cette technologie.
4 grands pôles se développent:
- Paris-Montparnasse – Le Mans.(1937).
- Paris-Quai d’Orsay-Paris Austerlitz (1925-1943)
- Les Aubrais-Bordeaux-Irun (1926-1933).
- Bayonne-Toulouse-Sète (1922-1935).

Tendances des années 20

Les modernes, partisans de l’électrification, l’emportent sur les partisans de la vapeur.
Internationalisation.
- 1922. 17 octobre. Paris. Création de l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC). 29 pays et 51 réseaux.
Gares de triage.
- L’Allemagne est en pointe dans le domaine du triage.
  - Faisceau de réception d’une dizaine de voies qui accueille les trains en attente de débranchement.
  - Faisceau de débranchement ou de triage (en principe 48 voies).
  - Faisceau de départ (une dizaine de voies) avec les trains en partance.

Années 1930. Dynamique de l’organisation

Grandes dates des années 30

1933–1937. Fusion des Compagnies du Paris-Orléans (PO) et du Midi. avant la nationalisation.
1936. Les lois sociales du Front Populaire sont favorables aux compagnies de réseaux fortement orientés sur le secteur tourisme (PO et PLM).
- La loi sur les congés payés développe fortement le trafic passagers.
- Les Compagnies développent des « billets populaires de vacances »
  - Les billets de vacances en 3e classe offrent 40% de réduction…
1938. Nationalisation des Chemins de fer et héritage des réseaux privés.
- 1er janvier. Création de la SNCF pour une durée de 45 ans.
  - Pierre Guimard est le 1er Président (1938–1940).
  - Pierre-Eugène Fournier lui succède (1940–1946).
  - Ressources Humaines.
    - A sa création, la SNCF compte 515 000 cheminots. Le réseau français représente alors 42 700 km de voies. Les métiers sont organisés en 43 filières.
1939. 3 Septembre. La France, par la voix d’Edouard Daladier, et le Royaume-Uni déclarent la Guerre à l’Allemagne après l’invasion de la Pologne.
- Sur le terrain, rien ne bouge…
- Les infrastructures ferroviaires sont mises sous surveillance militaire. Le SNCF et ses cheminots sont réquisitionnés.
- De nombreuses gares, notamment la Gare de l’Est, pour les troupes, et la Gare D’Orsay pour les colis destinés aux soldats du front, sont réquisitionnées par les autorités militaires.

Tendances des années 30

Jean-Raoul Paul (1869–1960, Polytechnicien et Ingénieur des Ponts et Chaussées), place le réseau PO-Midi à la pointe de la technologie.
- Signalisation commune.
- Ebauche de réglementation ferroviaire de sécurité commune.
Signalisation lumineuse moderne.
- Des signaux et des cocardes mécaniques sont progressivement remplacées par une signalisation lumineuse.
- 2 à 8 lampes qui suivent un code des couleurs : blanc, jaune, rouge, vert, violet

Célébrités des années 30

Paul (Jean-Raoul). Vayres (Gironde) 1869 – 1960.
- Directeur très innovant.
- Polytechnicien et Ingénieur des Ponts-et-Chaussées.
- 1899. Entrée au Midi.
- 1913–1932. Directeur.
- Associé au block automatique, au Poste d’aiguillage hydrodynamique, au poste électrique Bleynie à leviers d’itinéraires.
Verlan. Eugène. Vismes (Somme) 1867. 18 mai – La Ciotat (13) 1958. 1er novembre.
- Concepteur de la signalisation ferroviaire lumineuse.

Années 1940. Destructions massives et Reconstruction

Années très sombres de la Défaite suivie de l’Occupation en 2 temps avant la Libération dans les Destructions et les Douleurs et finalement l’Armistice et la Re-Construction.

Grandes dates des années 10 Mai -14 juin.

1940. Janvier-Avril. La « drôle de guerre » se traduit par la priorité absolue donnée à l’armée de Terre et à sa puissante artillerie…
- Les wagons de marchandises aident à concentrer l’artillerie dans le Nord, point fort de l’armée française…
1940. La bataille de France entraine la destruction rapide de l’essentiel des armées françaises en mai et juin, ce qui pousse le gouvernement français à demander l’armistice, qui est signé le 22 juin. Le 18 juin. Depuis Londres, refusant de cesser le combat, le général français de Gaulle lance un appel à le rejoindre afin de poursuivre la lutte contre l’Allemagne aux côtés de l’Empire britannique. Par l’armistice, la France s’est retirée de la guerre, entreprenant avec l’Allemagne une collaboration économique forcée qui englobe tout son empire colonial.
- 10 mai – 14 juin. L’offensive allemande provoque l’effondrement immédiat et la débâcle massive de l’armée française conduisant à déclarer Paris « ville ouverte ».
- 800 rames sont mobilisées pour permettre aux civils de fuir les zones de combat.
- L’armistice est signée dans le wagon de Rethondes (celui de 1918…).
- La SNCF passe sous contrôle des forces d’occupation.
- Eté 1940, l’occupant allemand effectue des prélèvements de matériel sur le réseau français, le premier ordre portant sur 1 000 locomotives et 35 000 wagons.
- 1941. Les locomotives à vapeur de la SNCF sont équipées du Traitement Intégral Armand (TIA).
- Début de l’été. Les forces d’occupation détachent auprès de la SNCF des militaires de la Wermacht Verkehrs Direktion afin de superviser les activités de cheminots français.
1942-1945. Pertes humaines.
- 1942. Après la rafle du Vel d’Hiv, les 16 et 17 juillet, les juifs arrêtés sont déportés par les autorités françaises dans des trains de la SNCF vers les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande.
- 2 200 agents de la SNCF sont morts en prison, déportés, exécutés avant ou après un procès.
- Les cheminots tués sous les drapeaux en 1940 et en 1944-1945, par balles ou mines dans le cours de leur activité ou lors de bombardements, sont environ 7 500.
1944. Mai-Juin. L’attaque massive de l’aviation anglo-américaine sur les gares, des dépôts et les ponts fait d’énormes dégâts.

Histoire des années de Guerre 40-45

La SNCF face aux zone annexées, interdite, occupées, libres et libérées.
- Moselle et Alsace annexées par l’Allemagne.
  - 1940. 1er luillet. Le réseau Alsace-Lorraine est rattaché à la Reichsbahn.
- Réseau ferré de la Zone Nord-Est interdit aux réfugiés jusqu’en décembre 1941.
- Les directions du Nord et du Pas-de-Calais sont rattachées au Commandement Militaire de Bruxelles.
- Dans les territoires occupés, les allemands contrôlent la SNCF par les articles 13 et 15 de la convention d’armistice.
  - Les cheminots allemands surveillent l’exploitation du réseau qui est assurée par les agents français.
- 1942. Zone libre. La surveillance allemande commence avec l’invasion du 1 novembre.
Destructions massives des infrastructures et du parc.
- Les combats de mai-juin 1940 et ceux de la Libération en 1944 ont un bilan ferroviaire très lourd.
- 3 040 km de voies principales détruites.
- 1 830 km de voies de service.
- 14 000 appareils de voie : aiguilles, croisements…
- 3 203 ouvrages d’art détruits ou endommagés.
  - 2 603 ponts-rails.
  - 70 passages souterrains.
  - 530 passages supérieurs…
- 120 et 330 grandes gares gravement touchées.
- 655 postes d’aiguillage détruits ou endommagés.
- 4 350 000 m2 de bâtiments atteints (1/3 du prac SNCF) dont 2 680 000 m2 détruits ou à reconstruire entièrement.
- 28 000 km de circuits téléphoniques détruits.
- 77 dépôts sur 144 sont gravement endommagés.
- 25 gares de triage sur 40 sont gravement endommagées.
- 19 ateliers d’entretien sur 33 sont détruits.
- Sur les 17 058 locomotives en service en 1939, seules 10 500 restent en service et seulement 3000 sont en état de rouler.
- Sur les 37 700 voitures et fourgons en service en 1939, seules 16 900 restent en service et seulement 8000 sont en état de rouler.
- Sur les 478 000 wagons en service en 1939, seuls 240 000 restent en service et seulement 172 000 sont en état de rouler.
Pertes Humaines.
- Le nombre de cheminots qui ont payé de leur vie des activités de Résistance est considérable : 8 938 tués et 15 977 blessés .
- Le nombre des déportés est également considérable.
- Le drapeau de la SNCF est décoré de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre.
- Chaque gare concernée possède une plaque commémorative nommant les agents tués au combat, à leur poste de travail ou assassinés.
- Le nom de Pierre-Semard, cheminot, leader de la CGT, issu du PLM et fusillé le 7 mars 1942 est le symbole de cette Résistance et de la reconnaissance de tous.