Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins – SNLE (Otan SSBN) Histoire, flottes


Histoire, nombre, armements de SNLE © VP 13

 

Accueil Provence 7

Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins – SNLE (Otan SSBN) 


 

Arme majeure de la dissuasion nucléaire

  • Le Sous-Marin Nucléaire Lanceur d’Engins (SNLE) est identifié à l’étranger sous le code OTAN Sub-Surface Ballistic Nuclear (SSBN).
    1. Le signe SSB attribué au Ballistic Missile Submarine s’appliquait à des sous-marins à propulsion Diesel.
  • Ce type de sous-marin est de très grande taille. Il est équipé de missiles balistiques stratégiques à charge nucléaire.
  • Ces missiles sont placés dans des tubes verticaux et lancés alors que le sous-marin est en plongée.
  • Le SNLE possède d’autres armements.
  • Les enjeux stratégiques représentés par les SNLE sont considérables au niveau de la dissuasion mais surtout en terme de destruction massive potentielle.

 

Classe SNLE /SSBN


 

  • Le SNLE/SSBN est un sous-marin armé de missiles balistiques d’une ou plusieurs têtes nucléaires.
    1. Leur rôle est majeur dans la dissuasion nucléaire.
    2. Ces sous-marins sont les plus gros en taille et tonnage en raison des dimensions des missiles (une dizaine de mètres de haut et maintenant plus de 50 tonnes).
    3. Chaque sous-marin moderne emporte 16 à 24 missiles. La tranche missiles représente 25% à 33% du volume du sous-marin.
    4. Le déplacement est en moyenne de 9 000 tonnes.

 

Histoire des Sous-marins Lanceurs d’Engins SNLE


 

  • Seconde Guerre Mondiale. Les stratèges allemands qui disposent des missiles V1 et V2 ont envisagé de les lancer depuis des sous-marins. Le projet n’a pas été réalisé.
  • En 2023. 6 puissances disposent de SNLE : les Etats-Unis, la Russie, la France, l’Angleterre, la Chine et l’Inde.
    1. Les Etats-Unis et la Russie possèdent plus de 80% de la flotte mondiale de SNLE.

 

Grandes dates des SNLE

  • 1947. Février. Les Américains tirent des variantes du V1 depuis la mer par l’USS Carbonero (SS-337) et l’USS Cusk (SS-348).
    1. Les engins ont une portée de 135 milles nautiques avec une erreur circulaire probable de près de 6 km.
  • 1953. Juillet. 1er tir du missile de croisière SSM-N-8 Regulus subsonique depuis l’USS Tunny (SSG-282) avec une portée de 900 km.
  • 1955. 6 premiers sous-marins américains porteurs de missiles balistiques.
    1. Classe Zoulou -V ou projet AV611.
    2. Sous-marins à propulsion conventionnelle porteurs de 2 missiles R-11FM dérivés du Scud et devant être tirés en surface.
  • 1959. Janvier. L’USS Halibut (SSGN-587) est le 1er sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière. Le navire est doté d’un lanceur de missiles Regulus et peut emporter 5 missiles.
  • 1960. Le premier SSBN/SNLE est l’USS George Washington (SSBN-598) doté d’UGM-27A Polaris de 2 200 km de portée.
  • Années 60. Pratiquement indétectables, les vecteurs des SNLE/SSBN font peser la menace d’une destruction mutuelle.

 

Excellence russe en matière de sous-marins © Chistine C – Flickr.com

 

Armements des Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins – SNLE


 

  • Missiles à changement de milieu.
    1. Missiles américains.
      1. 1960. Polaris A-1.  Portée 1 853 km. 600 kilotonnes. Ecart circulaire probable 1 800 m. 13 090 kg. 163 unités + 100 ogives W47 Y1 et Y2.
      2. 1962. Polaris A-2. Portée de 2 779 km.  346 unités et 250 ogives W47 Y1 et Y2.
      3. Polaris A-3. Têtes multiples. Portée de 4 631 km. Ecart circulaire probable de 600 m. 644 unités + 1 450 ogives W58 hors exemplaires pour la Royal Navy.
      4. Polaris B-3. Devait avoir une portée similaire au A-3, mais a évolué sur le missile UGM-73 Poseidon.
      5. 1972. UGM-73. Poseidon. Apporte des améliorations notables aux ogives et à la précision de frappe.
      6. 1979. UGM-96 Trident I. Propulsion : trois étages de propergol. Longueur : 10,2 m. Poids : 33 142 kg. Diamètre : 1,8 m. Portée : 6 400 km. Système de guidage : inertiel, visée stellaire. CEP : 380 m. Ogives : multiples têtes nucléaires à cibles indépendantes, 8 têtes W76 de 100 kilotonnes (Mark 4).
      7. 1990UGM-133 Trident II. Coût unitaire : 30,9 millions de dollars. Propulsion : trois étages de propergol. Longueur : 13,41 m.  Poids : 58 500 kg. – 1er étage : 39 100 kg, 2e étage : 11 800 kg, 3e étage : 2 200 kg. Diamètre : 2,11 m. Portée : 11 300 km. Vitesse maximale : 19 030 km/h. Système de guidage : inertiel, référence stellaire et GPS. CEP : 90 m avec GPS, 380 m avec inertiel. Ogives (pour les États-Unis) : multiples têtes nucléaires à cibles indépendantes, jusqu’à 8 têtes W88 de 475 kt (Mark 5) ou 8 têtes W76 de 100 kt (Mark 4) ou ogive unique W77-2 depuis . Le Trident II pourrait en emporter 12, START I le limite à 8 et SORT à 4 ou 5.
      8. 2021. Trident II (D5). Plus de  8 000 km. 4 à 6 ogives.
    2. Missiles russes.
      1. 1961. R-13.
      2. 1961. R-21. Portée de 1 200 km.  Tir depuis 16 m de profondeur.
      3. 1968. R-27.
      4. 1969. R-29 Vysota.
      5. 1976. R-29.
      6. 1991. R-29RM.
      7. R-31 (SS-N-17).
      8. R-39 Rif. SS-N-20 Sturgeon.
      9. 3M14 SS-N-30 – Boulava.
    3. Missiles français.
      1. 1963. Décision. 1971. Entrée en service. M-1.
      2. 1974. M-2. Portée accrue.
      3. 19761985. M-20. Charge mégatonnique.
      4. 19872005. M-4. Plus volumineux, à 3 étages au lieu de 2 et porteur de têtes multiples.
      5. 1997. M-45. Têtes TN75.
      6. 2010. 27 septembre. M-51. 3 étages à Propergol Composite. 180 t de poussée. 54 t. Longueur 12 m. Diamètre 2,3 m. Mach 15. Portée 9000 à 10 000 km est. Guidage inertiel recalé par visée stellaire. Précision 200 m. 6 à 10 T N75 de 110 kt puis TNO de 100 KT en 2016.
    4. Missiles chinois.
      1. Années 80. JL-1. 14,7 t. Longueur 10,70 m. Diamètre 1,40 m. Portée JL1 1770 km. JL1A. 2500 km. Ogive de 200 à 300 kt.
      2. JL-2. En développement. 2 étages. 23 t. Longueur 13,0 m. Diamètre 2,25 m. Portée X2 8 600 km. JMA 12 000 km. JMBI. 14 000 km. ECT 40 à 80 m.
    5. Missiles indiens.
      1. K-15 Sagarika. Déploiement années 2010. 2 étages. A propergols solides. 17 t. Longueur 10 m. Diamètre 0,74 m. Portée > 750 km.
      2. K-4 (en).
      3. K-5.
  • Torpilles et éventuellement des missiles anti-navires comme armes défensives.

 

La discrétion des SNLE est vitale


 

Hélice à 7 pales © Flickr.com. Lancement © Jean-Pierre Comont – Flickr.com

 

  • La taille des SNLE et leur bruit (pour déplacer des masses énormes) constituent des points faibles majeurs.
    1. Repéré, le sous-marin peut être intercepté et détruit sans avoir rempli sa mission.
  • Des sonars (détecteurs de sons) très sophistiqués permettent d’identifier et de localiser des menaces potentielles.
    1. La plongée sous des thermoclines (limites entre les couches d’eau superficielle plus chaudes et les couches d’eau plus profondes) limite la portée des sonars.
  • Tout est mis en oeuvre pour limiter le bruit et la furtivité.
    1. Taille, nombre et dimensions des hélices.
    2. Forme, matériaux des coques.
    3. Durée des plongées.
    4. Profondeur des plongées.
      1. Au-delà de 100 m, même dans des eaux cristallines toute identification visuelle est impossible.
    5. Eloignement des zones de trafic maritimes.
    6. Sorties des bases.
    7. Itinéraires…
    8. Résistance psychologique des équipages.
      1. Cabines, confort, espaces de détente, nourriture, suivi médical…
  • Tout en étant parfaitement dissimulé, le SNLE doit être à l’écoute permanente des instructions afin de tirer, sur ordre clairement reçu, des missiles vers des cibles désignées.

 

Flottes de Sous-Marins SNLE/SSBN


 

  • Le fait que 6 pays possèdent des SNLE pose un problème (théorique ?) de riposte car il est difficile de localiser et d’identifier le sous-marin lanceur…
    1. Une attaque anonyme, le détournement d’un SNLE… ne sont pas impossibles même si leur probabilité est jugée faible.
  • La crédibilité d’une force de dissuasion nucléaire implique qu’il y ait en permanence au moins 1 SNLE prêt à tirer depuis sa zone de patrouille.
    1. La zone de patrouille dépend de plusieurs facteurs :
      1. La distance des cibles.
      2. La portée des missiles.
      3. Des fonds d’une profondeur suffisante sur le parcours et dans la zone de tir.
      4. A l’écart des voies commerciales et des zones militaires ou de présences de chalutiers espions.
  • Le principe  d’une flotte minimum de 4 SNLE est retenu par la France et le Royaume-Uni.
    1. 1 sur place. 1 en chemin montant. 1 en chemin descendant. 1 en maintenance au port.

 

Sous-Marin USS Washington © Domaine Public.  U.S. Navy photo/Released — Cette image a été publiée par l'United States Navy sous l’identifiant 590609-N-XXXXX-001.

  • SNLE/SSBN. Etats-Unis.
    1. 1er SNLE.
    2. Générations et Classes.
      1. George Washington. 1960.
      2. Ethan – Allen – Lafayette – Benjamin Franklin.
      3. Ohio.
      4. Columbia.
    3. Flotte 2022. 14 Ohio.
    4. Bases de
      1. Charleston (Caroline du Sud) et secondairement de New London dans le Connecticut.
      2. Apra à Guam et Pearl Harbour à Hawaï.
      3. Holy Loch (Ecosse) et Rota (Espagne).

Belgorod, Khabarovsk, Prince Vladimr… Nouvelle génération de sous-marins russes.

  • SNLE/SSBN. URSS – Russie. 
    1. 1er SNLE.
    2. Générations et Classes.
      1. Projet 658. Hotel..
      2. Projet 687. Navaga (Yankee, Delta).
      3. Projet 941. Akyna / Typhhon
      4. Projet 955. Borei
    3. Flotte 202211. 5 Borei. 5 Type-66BDRM/Delta IV. 1 Type-667 BDR/Delta III.
    4. Bases de Gadjievo sur la Péninsule de Kola (Flotte du Nord) et de Vilioutchinsk sur la Péninsule de Kamtchatka.
  • SNLE/SSBN. Chine..
    1. 1er SNLE. 092 Classe Xia. 30 mars 1981.
    2. Générations.
      1. Type 092. Xia. 1981. Classe Delta III soviétique modifié.
      2. Type 094. Jin. 2004. Conception entièrement chinoise.
      3. Type 096. 24 missiles.
    3. Flotte 2022. 6 Type-094 Jin.
    4. 1er port d’attache. Base navale de Jianggezhuang à 25 km de Qingdao.
    5. Nouvelle Base navale. Sanya (aussi connue comme Yulin) sur l’île de Hainan.
  • SNLE/SSBN. Royaume-Uni.
    1. 1er SNLE. 1967.
    2. Générations.
      1. Resolution.
      2. Vanguard.
      3. Dreadnought (2028)
    3. Flotte 2022. 4 Vanguard.
    4. Port d’attache. Her Majesty’s Naval Base Clyde. Ouest de l’Ecosse (Région d’Argyll and Bute).

Le Redoutable 1er SNLE français. © VP13.  Kiosque du Redoutable © Gaël Perier – Flickr.com

  • SNLE/SSBN. France..
    1. 1er SNLE. Le Redoutable. 1971 entré en service – 1991 retiré du service.
    2. Générations.
      1. SNLE Redoutable. (6)
      2. SNLE Le Triomphant.
    3. Flotte 2022. 4. Le Triomphant.
    4. Base de l’Ile Longue dans rade de Brest.
  • SNLE/SSBN. Inde.
    1. 1er SNLE. Aribant. Lancé le 26 juillet 2009.
    2. Générations.
      1. Aribant.
    3. Flotte 2022. 1. Aribant.
    4. Base navale de Vishakhapatnam dans le Golfe du Bengale.
  • Total Monde fin 2022. 40 dont 25 Américains et Russes.

 

Livres et Publications liés à Sous-Marins SNLE


 

 

2022Hors-Série 86 DSI.

Livres et Magazines sous-marins

2021A bord des Sous-MarinsJean-Yves DelitteJean Benoît Héron. Beaux Livres Mer.

2020Les Sous-Marins qui ont marqué l’histoireDavid Ross. ETAI.

2019Commandant de Sous-Marins, du Terrible au Triomphant. Amiral François Dupont. Autrement.

2018Histoire des sous-marins des origines à nos joursAlexandre Sheldon-Duplaix. Jean-Marie Mathey. E.TA.I. 3ème édition.

2013La Construction d’un sous-marinThierry d’ArbonneauDidier Decoin. Spe Barthélemy Eds.

2012Encyclopédie des Sous-Marins françaisThierry d’Arbonneau. Gérard Longuet. Michel Bez. L’Apogée des Classiques.

 

Articles liés à Sous-marins Lanceurs d’Engins


 

  • Cliquer sur une image-lien pour afficher l’article correspondant.

 

                           

Translate »