Noël en Provence


L’adoration des Mages ©  Lisa Thornberg – istockphoto.com

 

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Noël en Provence


 

La Provence et les Provençaux aiment Noël


 

Etoile du Berger © Open ClipArts Vectors Images – Pixabay.com

 

La Provence et les Provençaux aiment le Christ

  • Provence et Christianisme sont profondément liés.
    1. Par l’histoire.
      1. La Provence occupe une place exceptionnelle dans l’histoire du Christianisme.
      2. Le Christianisme marque très profondément l’histoire de la Provence.
    2. Par les traditions.
    3. Par la culture, l’enseignement, la santé…
    4. Par la Foi.

 

Noël rassemble les Provençaux dans la Joie

  • Ici, on aime la voûte du ciel étoilé, le rassemblement des familles, des amis et des hôtes sans exclure les animaux.
  • Ici le ciel brille de mille étoiles. La Terre lui renvoie les éclats des yeux des enfants conscients de l’importance et du bonheur du moment.
  • Ici, on apprécie la simplicité, on chante ensemble la naissance de l’Enfant.
  • Ici, on prépare les 13 Desserts en réservant une part à l’hôte inconnu.
  • Ici on confectionne avec soin crèches et arbres de Noël.
    1. Les crèches sont un art pour ceux qui les composent comme pour ceux qui en conçoivent les personnages et les maisons…
  • Ici on aime la tradition qui passe de génération en génération avec l’empreinte subtile laissée par chacun.
  • Ici, on croît en Dieu qui s’est incarné pour apporter la Paix et l’Amour.

 

Histoire et tradition de Noël en Provence


 

Depuis Constantin 1er…

  • v. 330. L’empereur Constantin 1er Le Grand fixe la date du 25 décembre comme date de la naissance du Christ.
    1. L’empreinte de Constantin sur le Christianisme et sur la Provence est aussi considérable que mal connue…
  •  353. Le pape Liberius institue la fête à Rome.
    1. L’Eglise d’Orient célèbre alors la naissance de Jésus le 6 janvier, jour de l’Epiphanie.
    2. L’Eglise d’Orient adopte, elle-aussi, la date du 25 décembre sur l’initiative de Saint Grégoire de Nazianze.
  • 425.  L’empereur Théodose codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël qui devient une référence exclusivement chrétienne.
  • 5e s. La messe de minuit commence à être célébrée.
  • 506. Le concile d’Agde rend la fête de Noël obligatoire.
  • 529. L’empereur Justinien, fait de Noël un jour férié.

 

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Calendrier de l’Avent © Photo SG – Fotolia.com

 

Calendrier de l’Avent

  • L’Avent dure la période qui inclut quatre dimanches avant Noël.
  • L’Avent commence le dernier dimanche de Novembre et se termine au solstice d’hiver (21 décembre).
  • L’Avent est un temps de pénitence. Il constitue le début d’une période de jeûne et de méditation qui prépare la fête de Noël.
  • Selon une ancienne tradition provençale, dans de nombreux villages l’Avent était annoncé dans les rues au son des tambourins et des galoubets.
  • Dans les foyers, les familles plaçaient une guirlande de feuilles persistantes au plafond  sur la table avec quatre bougies sur la guirlande..
    1. Chaque dimanche de l’Avent, une bougie était allumée jusqu’à ce que les quatre flammes unissent  leur joyeuse lumière pour annoncer la naissance de l’enfant Jésus.
  • Huit  jours avant Noël on « sonnait les eaux ».
    1. Les cloches sonnaient à toute volée.
    2. Dans l’église, les fidèles chantaient les antiennes de l’Avent, cantiques commençant par un « O », comme  « O, Rèi de Glori  » ou « O, Mater Dei » .

 

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Blé de l’Espérance © Jackin – Fotolia.com.

 

© Verlinden

 

La sainte Barbe, le 4 décembre, et le blé de l’Espérance

  •  La tradition des « trois sietoun »
    1. Le 4 décembre, on sème du blé dans trois petites soucoupes, sur une mince épaisseur de coton.
      1. On place les 3 soucoupes à proximité d’une source de chaleur.
      2.  Les trois soucoupes sont maintenues humides en les arrosant abondamment  afin que le blé germe et qu’il soit haut, dru et vert au moment de Noël. Dans la journée les soucoupes sont posées sur le rebord d’une fenêtre.
      3. Les trois soucoupes garnissent la table du gros souper.
        1. Le chiffre de trois évoque la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
  • Après Noël, le blé est séché et conservé dans de petits sachets au fond des armoires.
  • On peut jeter quelques brins dans la cheminée afin d’écarter les orages et les crises.
  • En transplantant une touffe aux quatre coins d’un champ ensemencé, on espère protéger la récolte et, qui sait, produire plus.
  • Qui était sainte Barbe ?
    1. v. 235. Le roi Dioscore règne sur la province de Nicomédie en Asie Mineure. Il persécute les Chrétiens.
    2. La fille du roi, Barbe, brave la colère de son père en se convertissant au Christianisme.
    3. Enfermée, puis torturée, elle ne renie pas et le roi décide de la décapiter lui-même.
    4. Alors que Dioscore s’approche de Barbe pour lui trancher la tête, un immense éclair aveuglant tombe du ciel et foudroie le roi.
    5. Depuis, sainte Barbe est invoquée par tous ceux qui veulent se protéger du feu, de la foudre, de ce qui fulgure et qui détonne. Sainte Barbe est ainsi devenue la patronne des artilleurs, des canonniers, des mineurs et des pompiers.
    6. On peut noter que sainte Barbe succède ainsi à Héphaïstos, Dieu grec des arts, du feu et des métaux qui présidait à l’entrée dans l’hiver.

 

La sainte Luce, le 13 décembre

  • Le prénom Luce est associé au mot latin Lux, la Lumière.
  • Le 13 décembre qui précède de peu le moment du solstice d’hiver  (2&-22 décembre) où les jours s’allongent est celui de la Sainte-Lucela fête de la Lumière.
    1. Le terme solstice vient du latin solstitium (de sol, « Soleil », et sistere, « s’arrêter, retenir »).
    2. Le mot solstice fait référence à l’azimut du Soleil à son lever et à son coucher semble rester stationnaire pendant quelques jours à ces périodes de l’année, avant de se rapprocher à nouveau de l’Est au lever et de l’Ouest au coucher.
    3. L’allongement des jours et la lumière revenue ont, à toutes époques et en tous lieux, été une source de reconnaissance et de joie. C’est le temps du renouveau. Le retour annoncé de la chaleur.
    4. Pour les Chrétiens, le renouveau c’est le Christ, l’enfant Jésus.

 

Crèches, santons


 

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Crèche de Noël en Provence © Verlinden. Crèche © Herbert Aust – Pixabay.com

 

Santonnier © Fotolia.com

 

  • Le mot  « crèche » désigne la mangeoire qui sert de berceau au Christ à Bethléem.
    1. Le thème du corps du Christ, la Chair,  partagé en repas est déjà présent.
    2. L’Incarnation, Dieu qui prend corps humain, est exprimée avec force.
    3. La modestie du berceau contrastant avec l’Amour et la dévotion qui l’entoure est communiquée.
    4. La continuité du monde animal et du monde humain, chère à saint François, se traduit par la présence des animaux (le bœuf et l’âne) et par la mangeoire.
    5. La notion de nourriture spirituelle trouve ici une première expression.
  • v. 1720. Vers cette date, se développe, en Provence, la tradition de « faire la crèche » chez soi pour les fêtes de Noël.
    1. Cette crèche est principalement composée pour un usage familial.
  • 18e s. Les paroisses rivalisent de créativité pour réaliser leurs crèches. Le village provençal est alors représenté.
  • Après 1789. La pratique populaire de la crèche se développe avec les interdits révolutionnaires.
  • Début 19e s. Début de l’emploi de l’argile pour faire des « santons ».
  • Le mot santon désigne un petit saint.
  • 19e s. Marseille crée sa foire aux santons sur les allées de Meilhan (Canebière).
  • Aubagne, Avignon et Marseille se distinguent très tôt par leurs productions de santons.
  • La crèche doit représenter les quatre éléments : La terre, l’eau, l’air et le feu :
    1. La terre est représentée par les collines, les chemins, les champs et les restanques…
    2. L’eau est présente par la rivière, les étangs, les fontaines, les puits, les abreuvoirs et les lavoirs…
    3. L’air trouve sa représentation dans les ailes du moulin. Plus subtilement,  les pierres sur les toits qui retiennent les tuiles les jours de mistral et la cape des bergers qui s’envole sont d’autres représentations du vent.
    4. Le feu se manifeste dans la petite veilleuse ou la bougie éclairées devant l’étable. On ajoute parfois le feu dans le campement des « boumians ».  On compte aussi  l’étoile du Berger pour une représentation du feu.
  • On ne doit pas pouvoir tourner autour d’une crèche. La crèche doit être appuyée sur un fond : un mur ou une tenture.
  • On ne dépose l’enfant Jésus sur la paille qu’en revenant de la messe de minuit.
    1. Dans tous les cas, l’enfant n’est en aucun cas posé avant minuit.
  • La veilleuse de la crèche doit rester allumée quarante jours.

 

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Crèche à Marseille – Paroisse de La Valentine © Verlinden

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Crèche de Noël © barlest – Fotolia.com

 

La crèche vivante, la Pastorale


 

  • Très ancienne tradition provençale qui consiste à se costumer et à prendre place dans l’église de façon à figurer, la nuit de Noël, la crèche de Bethléem.
  • D’autres personnes de la crèche (notamment les bergers avec moutons et ânes), défilent dans les rues du village en costume traditionnel, à la seule lumière des lanternes. Ils convergent vers  l’église dans laquelle les porteurs d’offrandes déposent les offrandes  à tour de rôle.
  • Les bergers demeurent à la porte de l’église pour la cérémonie du pastrage.

 

Arbres de Noël, houx…


 

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Tradition du Houx en Provence : le fragon © Studio 12 – Fotolia.com

 

  • L‘arbre de Noël et le Père Noël n’appartiennent pas particulièrement à la longue tradition provençale, surtout sur les territoires de la Provence maritime.
  • Venue du Nord, des pays anglo-saxons, d’Allemagne et des Etats-Unis mais également de provinces telles que l’Alsace, ces traditions ont pourtant fait leur chemin en Provence.
    1. L’arbre de Noël est associé au rite païen nordique de l’arbre de feu.
    2. 1842. Cette année est souvent retenue comme l’introduction de l’arbre de Noël par la princesse Palatine et la duchesse d’Orléans.
  • Avant l’arbre de Noël, les Provençaux décorent des branches de laurier-tin de rubans, d’oranges et de petits gâteaux secs (les oublies).
    1. Le laurier-tin reste vert et se couvre de boutons de fleurs roses au cœur de l’hiver.
  • Par ailleurs, une branche (ou un bouquet) de houx, est accrochée à l’extérieur de la porte d’entrée en signe de bienvenue.
    1. Le houx (ou le « fragon » petit houx) est une plante à feuilles persistantes.
    2. Le houx produit des baies rouges au solstice d’hiver.
    3. Le houx annonce le retour du Soleil et le début d’une nouvelle vie.

 

© Hans Braxmeier – Pixabay.com

 

  • Le rite de s’embrasser sous le gui est très ancien.
    1. Le rite remonte aux Grecs et aux Romains qui en avait fait un végétal sacré.
    2. Le gui était réputé naître lorsque la foudre touchait un arbre  ce qui lui valait d’être un symbole d’énergie sexuelle et de Paix.

 

Le Gros Souper et les 13 desserts


 

13 Desserts. Hôtel de Ville Avignon © FlickAir – Jean-Louis Zimmermann / Wikipedia Commons

 

  • La table doit être belle.
    1. Trois nappes blanches de dimensions différentes sont disposées la plus grande dessous puis la moyenne, puis la plus petite.
    2. La première nappe sert le 24 décembre pour le gros souper.
    3. La deuxième sert pour le jour de Noël.
    4. La troisième nappe sert pour le lendemain de Noël.
    5. Sur la table, sont disposées les trois coupelles de blé, trois bougies et la plus belle vaisselle.
    6. Un couvert de plus que le nombre de convives est posé sur la table. Il désigne la place du « pauvre» invité pour la nuit de Noël.
  • Le couvert doit resté mis trois jours.
  • Le gros souper a lieu le soir du 24 décembre. Il doit être terminé avant minuit pour permettre de se rendre à la messe de minuit.
    1. Le menu est composé exclusivement avec les produits du terroir et de saison.
    2. Au commencement du repas, le pain est en 3  : une part pour les pauvres, une part pour le souper et une part pour les miracles. Une variante consiste à mettre 12 petits pains sur la table et un plus gros (ils  représentent les 12 apôtres et le Christ), décoré de branches de houx.
    3. Les plats sont au nombre de 7.
    4. Les vins sont au nombre de 7. Un vin cuit s’impose.
    5. La justification du chiffre 7 dépend des traditions locales.
      1. Les 7 sacrements.  Baptême. Mariage. Confession – Ordination – Eucharistie – Confirmation – Extrême-onction.
      2. Les 7 plaies du Christ sur la Croix.
      3. Les 7 douleurs de la Vierge Marie
    6. Les desserts sont  au nombre de 13.  La liste varie d’un  pays à l’autre. Le choix est fixé à partir d’une liste type : amande, figue, melon, noix, noisette, olive, oreillettes, pâte de coing, pompe à l’huile, poire, pomme, raisin pendu, nougat. Les treize desserts restent sur la table durant trois jours.

 

La Messe de Minuit


 

 

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