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Crèche en Provence
- La crèche est un puissant symbole de la Paix, de la Création, du Christianisme, des traditions provençales…
Origines et histoire de la crèche
Nativité © geralt – Pixabay.com Deux représentations de saint François. © Saint François d’Assise à genoux, de Francisco de Zurbarán (Londres, National Gallery). Public domain, via Wikimedia Commons. © carlacastagno – Fotolia.com
- Le mot « crèche » désigne à l’origine une mangeoire qui servit de berceau au Christ à Bethléem (Beth la maison).
- Le mot féminin Crèche est dérivé de l’ancien francisque krippia ou krippja, apparenté au germanique kribjon qui a donné krippe en allemand, kribbe en néerlandais, krybbe en danois, crib (berceau) en anglais.
- L’Évangile selon Luc (Lc 2,16), décrit la scène de l’Enfant-Jésus déposé dans une mangeoire après sa naissance.
- Grotte ou Maison ?
- L’évangile de Luc utilise le terme grec φάτνῃ, « phatnê », traduit en latin dans la Vulgate par praesepium qui désigne l’étable à l’étage inférieur d’une maison ou en plein air dans sa cour.
- Le thème légendaire de la naissance dans une grotte se développe au 2e s. dans le Dialogue avec Tryphon 78,5 de l’apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse puis dans le Protévangile de Jacques,.
- Les 2 approches ne s’opposent pas : une maisons à flanc de colline pouvait abriter une étable dans une grotte.
- La Basilique de la Nativité de Bethléem est d’ailleurs construite au 4e s. au-dessus de plusieurs grottes.
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- 12e s. Dans les églises italiennes, les personnages de la Nativité son représentés par des sculptures mobiles (non fixées).
- 17e s. Apparition de crèches dans les églises provençales. Les figurants sont placés sur l’autel.
- Les premières statues auraient été en bois sculpté.
- Fin 16e s. Les Jésuites développent la célébration de la Nativité en multipliant des crèches en modèle réduit dans le cadre de la Contre-Réforme.
- 17e s. Invention des chapelles, premières crèches familiales de verre filé ou de mastic appelé mie de pain.
- Ces chapelles sont très coûteuses et sont vendues aux citadins fortunés dans des boîtes vitrées.
- 18e s. les personnages de la crèche de l’église sont des sortes de mannequins habillés d’étoffes dont seul la tête et les pieds sont modelés.
- v. 1720. En Provence, se développe la tradition de « faire la crèche » chez soi pour les fêtes de Noël et de la réserver à un usage familial.
- Les artisans-sculpteurs provençaux utilisent la technique de l’estampage ou celle du coulage et de refoulage pour fabriquer des personnages en carton.
- Après 1789. La pratique populaire se développe après la Révolution française.
- 18e s. et 19e s. La crèche est une tradition religieuse et chaque paroisse fait preuve de créativité dans sa réalisation.
- Fin 18e s. Les crèches publiques connaissent un grand succès en Provence.
- Les personnages sont de véritables marionnettes qui donnent lieu à des spectacles populaires.
- 19e s. Les personnages des crèches parlantes rejoignent ceux des crèches d’Eglises
- Les créateurs de crèches parlantes sont les premiers à introduire des éléments de vie profane pour amuser le public.
- Napoléon et le pape Pie VII sont représentés…
- Les créateurs de crèches parlantes sont les premiers à introduire des éléments de vie profane pour amuser le public.
- Début 19e s. Des petits personnages de crèche font leur apparition sur les foires et marchés, huit jours avant Noël.
- On attribue à Jean-Louis Agnel ou Lagnel, mort à l’âge de 58 ans à Marseille le 17 septembre 1822, la création des petits personnages en argile.
- L’emploi de l’argile se développe.
- Les santons deviennent un art populaire laissant à la famille une grande liberté d’invention.
- 20e s. Des moulages en plâtre commencent à concurrencer la petite industrie des santonniers qui travaillent l’argile crue.
La Crèche Provençale
- La crèche est une représentation de la Nativité au moyen de petites figurines de terre cuite, peintes ou habillées.
Santon en argile © Fotolia.com – Santons habillés de Marseille © vp-13
Santons
- Au sens premier, le santon désigne la statuette d’un saint.
- Le terme santon s’est étendu à tous les personnages, montés en argile, retouchés à la main, peints ou habillés, qui sont représentés autour de l’Enfant Jésus.
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- Marie, Joseph, les Rois Mages, les anges.
- Le bœuf et l’âne.
- Les habitants de villes et des villages qui évoquent la diversité des activités.
- Le maire du village. La femme aux fagots. La fileuse.
- Le joueur de Galoubet. Le joueur de Vielle. Le tambourinaire.
- L‘ivrogne (Pistachié). Le valet (Bartoumiou). Le ravi ou « fada » du village…
- La bohémienne. Le meunier. Le pêcheur. La poissonnière. Le rémouleur. Le rétameur….
- La porteuse d’œufs. Le porteur de melons. La porteuse de Poumpos.
- Le chasseur. Le berger. L’aveugle et son fils. L’étonné. La femme sur l’âne. Le meunier sur son âne…
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- Les 4 éléments
- La terre, avec de la mousse.
- L’eau avec un ruisseau.
- L’air avec un moulin.
- Le feu avec une bougie.
- On ne doit pas pouvoir tourner autour d’une crèche.
- La crèche doit être appuyée sur un fond : un mur ou une tenture.
- On ne dépose l’enfant Jésus sur la paille qu’en revenant de la messe de minuit.
- Dans tous les cas, l’enfant n’est en aucun cas posé avant minuit.
- La veilleuse de la crèche doit rester allumée quarante jours.
- Production santonnière.
- 19e s. Avignon, Aubagne et Marseille ont une production santonnière.
- Aubagne, patrie de l’argile, est réputée être la capitale des santons.
- Un musée et la Ateliers de Thérèse Neveu y font vivre les traditions.
- Aubagne, patrie de l’argile, est réputée être la capitale des santons.
- Aix-en-Provence développe, à son tour, l’activité.
- La production de santons est devenue un artisanat d’Art.
- 19e s. Avignon, Aubagne et Marseille ont une production santonnière.
- Les habits démultiplient la créativité : cape, châle, coiffes, chapeaux, chemises, corsets, cotillons piqués, fichus de cotonnade imprimée, foulard de cou, gilets brodés, pantalons en gros draps de velours ou en toile écrue, tabliers, taiolo (large bande de laine tricotée ou de flanelle pour tenir le pantalon), vestes de drap…
- Foire/Marchés aux Santons.
- Début 19e s. Marseille développe la Foire aux Santons sur les Allées de Meilhan (La Canebière) durant 2 ou 3 semaines qui précèdent Noël.
- Santonniers pionniers célèbres.
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- Honoré Coder (1784–1845). Figuriste de Marseille.
- Antoine Simon. Neveu d’Honoré Coder.
- Marius Galard (1803–1868). Statuaire.
- François Bérard (1838 – ?).
- Louis Ramat (1838-?).
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Crèches vivantes
- 13e s. Les crèches vivantes constituent un caractère majeur de la théologie des Frères Mineurs / Franciscains.
- 1223. François d’Assise réalise la première crèche vivante à Greccio (Italie) lors de la nuit de Noël.
Dates de la crèche
Préparation et suppression de la crèche
- La Veille de Noël.
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- En Provence, les enfants partaient courir la colline et les bois pour récolter verdure (buis, houx, laurier-tin, mousse olivier, pin, thym), cailloux, morceaux d’écorce, pommes de pin… afin de construire la crèche familiale.
- Il ne fallait pas recueillir trop tôt la verdure afin de garder la crèche jusqu’à la Chandeleur.
- Chaque année la crèche s’agrandissait de personnages acquis ou produits par des artisans de passage.
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- La Chandeleur marque la fin de la Crèche.
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