Nativité : histoire et représentations


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Nativité : Histoire et Représentations


 

Définition de la Nativité


 

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  • Nativité. Naissance à Bethléem de Jésus de Nazareth.
  • La date de la Nativité marque l’origine du calendrier Grégorien utilisé dans la majeure partie du Monde.
  • Célébration par les Chrétiens le 25 décembre.
  • Origine du mot. Latin nativitas signifiant naissance.
  • Extensions du sens : le mot peut être appliqué à la naissance de personnalités éminentes et de saints en nombre très limité.
    1. Dans ce cas, le mot Nativité est suivi du nom ou prénom de la personne concernée. ex. Nativité de Marie, Nativité de Jean-Baptiste

 

Histoire de la Nativité : les récits de la Nativité


 

Evangiles canoniques
  • 2 Evangiles ont un récit de la Nativité ; Mathieu 1-2 et Luc 1-2.
    1. Avant la canonisation des Quatre Evangiles du Nouveau Testament, des textes nombreux et divers ont été écrits sur l’origine et la naissance de Jésus.
    2. Les apocryphes chrétiens s’inscrivent dans cette mouvance.
  • Récit de saint Mathieu (2-1-7).
    1. « Jésus était né à Bethléhem en Judée, sous le règne du roi Hérode. Or, des mages venant de l’Orient arrivèrent à Jérusalem. Ils demandaient : où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus lui rendre hommage. Quand le roi Hérode apprit la nouvelle, il en fut profondément troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il convoqua tous les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi que comptait son peuple et il leur demanda où devait naître le Messie. À Bethléhem en Judée, lui répondirent-ils, car voici ce que le prophète a écrit : et toi, Bethléhem, village de Judée, tu n’es certes pas le plus insignifiant des chefs-lieux de Juda, car c’est de toi que sortira le chef qui, comme un berger, conduira Israël mon peuple. Là-dessus, Hérode fit appeler secrètement les mages et se fit préciser à quel moment l’étoile leur était apparue. »
    2. L’Évangile selon Matthieu (Mt 2,11) décrit les mages adorant l’enfant à Bethléem (Beth : maison), Elisabeth : maison de Dieu), dans une oikos (maisonnée) , domus de la Vulgate.
  • Récit de saint Luc (2 1-7).
    1. « En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. — Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David, appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »
    2. Jésus est né dans une étable car ses parents n’ont pas trouvé d’espace approprié dans la καταλυματι (kataluma, « salle haute, salle de séjour »), terme qui ne se traduit par hôtellerie, auberge ou relais de caravansérail mais qui désigne plus probablement la chambre prévue pour les hôtes, suggérant que la Sainte Famille pouvait loger chez des proches. L’évangile utilise le terme grec φάτνῃ, « phatnê », traduit en latin dans la Vulgate par praesepium qui désigne l’étable à l’étage inférieur d’une maison ou en plein air dans sa cour (une famille de condition moyenne y abritant la nuit un âne, une vache ou quelques moutons), mais aussi la stalle d’une étable, le râtelier ou la mangeoire selon le principe du « pars pro toto ». Marie a placé Jésus dans cet endroit probablement attenant à la kataluma sans que l’évangile précise s’il s’agit d’une auge de pierre surmontée d’un râtelier de bois destiné à porter le fourrage des bestiaux. L’étable devait fournir chaleur et discrétion nécessaires pour un accouchement alors que la chambre d’hôte était pleine ou trop petite La mangeoire pour les animaux est désignée par le francique krippia, le latin cripia, d’où est issu le mot crèche qui désigne spécifiquement à partir du 13e s. la mangeoire dans laquelle le Christ a été déposé à sa naissance.
    3. Patrick Verlinden fait remarquer le rôle particulier de Joseph et Marie, le lien avec le bois de la mangeoire, le soin que les parents exercent dans la protection du corps de l’Enfant (plus que dans celle de son Esprit qui lui appartient). Il fait le lien avec la mort du Christ sur le bois puis la pierre et le soin de Marie et d’un autre Joseph (d’Arimathie) pour s’occuper du corps du Christ…
  • La nature du texte des Evangiles.
    1. Le récit de la crèche, de l‘Annonce aux bergers, de l’Adoration des bergers et des mages n’est pas un simple texte littéraire ou historique. Il a une dimension Merveilleuse, fait emploi de la métaphore, s’inscrit dans une théologie et emploie des effets littéraires et symboliques.
      1. La triple mention de l’enfant « couché dans une crèche » (verset 7, 12 et 16) est un effet littéraire.
      2. Le symbolisme de la crèche ou de la grotte est un rappel du dépouillement et de l’humble cadre du lieu de naissance du Christ, reprenant le motif théologique de la kénose (action de vider, de se dépouiller de toute chose).
      3. La Nativité a une dimension festive et joyeuse pour les Chrétiens,.
      4. Les évangélistes ont introduit dans leur récit de la Naissance des symboles de la Mort prédestinée du Christ : la myrrhe, aromate servant à embaumer les cadavres, désigne l’homme mortel ; l’astre, une conjonction planétaire ou une comète…

Apocryphes chrétiens
  • Plusieurs textes font référence à propos de la Nativité :  l’Ascension d’Isaïe et l’Apocalypse d’Adam.
    1. Dialogue avec Triphon. Ecrit vers 160 par l’apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse.
    2. Protévangile de Jacques. Composé au 2e s
    3. Autre évangile apocryphe l’Evangile du Pseudo-Mathieu. 8e s.
    4. Grégoire de Nysse et Léon Le Grand sont parmi les premiers commentateurs chrétiens, ils cherchent à établir des liens avec l’Ancien Testament ; Ascension d’Isaïe, Apocalypse d’Adam…

 

Empereur Constantin 1er © Kevin Arneth – Fotolia.com

 

Basilique de la Nativité de Bethléem

  • Cette construction majeure du 4e s. au-dessus de grottes constitue une part importante du récit de la Nativité.
    1. L’une des plus anciennes églises du Monde, bâtie selon la tradition, sur le lieu présumé de la naissance du Jésus de Nazareth.
    2. Erigée au 4e s. sous l’autorité de l’empereur romain Constantin Ier et restaurée sous l’empereur romain Justinien au 6e s.
      1. La première basilique sur ce site est commandée par l’impératrice Hélène, sous le patronage de son fils l’empereur Constantin Ier. Sous la supervision de l’évêque Macaire de Jérusalem.
      2. 327. Début de la construction.
      3. 333. Achèvement des travaux.
      4. 339. 31 mai. Eglise consacrée par Hélène.
    3. 2012. Classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

 

Le Coran parle de la Nativité
  • Jésus y est présenté naissant sous un palmier, près d’une source.
  • Le récit coranique pourrait s’inspirer du récit chrétien de la Fuite en Égypte dans lequel le palmier trouverait sa place.

 

Date et calendrier
  • L’année de la naissance du Christ n’est pas parfaitement connue.
    1. La fourchette la plus large va de 9 à 2 avant J.-C.
    2. L’estimation retenue par les historiens actuels va de 7 à 5 av. J.-C.
  • Les Chrétiens d’Occident et d’Orient célèbrent la Nativité le 25 décembre.
    1. Certaines églises orthodoxes (Jérusalem, Russie, Serbie, mont Athos) retiennent le 7 janvier en se fondant sur le calendrier Julien.
    2. 354. Le pape Libère fixe la célébration de Noël le 25 décembre alors que la date antique était le 6 janvier.
      1. Le rapprochement avec les fêtes populaires et païennes du solstice d’hiver (21 décembre) pourrait avoir été pris en compte.
  • Le premier Annus Domini est traditionnellement considéré comme l’année qui a suivi la Nativité : c’est la première année de l’ère chrétienne dans le calendrier grégorien.

 

Représentations de la Nativité : la Nativité dans l’Art et la vie quotidienne


 

  • Dans le domaine de l’art religieux, une Nativité est une représentation de cette naissance sous forme de peintures, sculptures, musique, sculptures, vitraux…
  • Chacun, chaque famille, chaque église… réalise sa propre représentation à partir d’éléments existants (santons, figurines…) ou de sa propre conception.
    1. La Nativité est inscrite dans la vie, dans le quotidien, dans l’imaginaire et les croyances de chacun…
    2. C’est pour cette raison que la Nativité n’est pas contrainte, elle est l’expression de chacun (individu, famille ou groupe) à partir de bases qui sont décrites dans cet article.

 

 Catacombe de Priscille, fresque du 2e s. représentant la Vierge allaitant son nourrisson.

 

  • 2e s. La Vierge allaitant le nourrisson est considérée comme la plus ancienne représentation de la Nativité.
    1. La fresque a été mise à jour dans la Catacombe de Priscille à Rome.
      1. L’une des plus anciennes et plus vastes catacombes de Rome, située sur la Via Salaria, dans le quartier de Trieste.
      2. 7 papes y sont inhumés.
        1. Marcellin (29e pape. 296304)
        2. Marcel Ier (30e pape 308309)
        3. Sylvestre Ier (33e pape 314335)
        4. Libère (36e pape 352366)
        5. Sirice (38e pape 384399)
        6. Célestin Ier (43e pape de 422432)
        7. Vigile (59e pape de 537555)

 

4e s. Sarcophage de Stilicon à Milan © G. Dallorto – Wikipedia Commons

 

4e s. Scène sur le sarcophage des Saint Innocents de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume représentant l’adoration de l’Enfant Jésus par les rois mages © Rvalette – Wikipedia Commons.

 

Nativités célèbres en peinture
  • Fra Angelico. 1439.
  • Hans Baldung.
  • Sandro Botticelli (plusieurs œuvres).
  • Francesco Botticini.
  • Charles Le Brun.
  • Les Très Riches Heures du duc de Berry
  • Giotto di Bondone.
  • Robert Campin.
  • Pietro Cavallini.
  • Lorenzo Costa.
  • Piero della Francesca.
  • Paul Gauguin.
  • Domenico Ghirlandaio.
  • Ridolfo del Ghirlandaio.
  • Stefan Lochner.
  • Francesco Mancini.
  • Le Pérugin.
  • Hyacinthe Rigaud.
  • Martin Schongauer.

 

Musique
  • Très nombreuses créations sur le thème de la Nativité.
    1. Eustace Du Caurroy. 5 fantaisies sur Une jeune fillette. 1610. Premier Noël connu sur instruments.
    2. Heinrich Schütz. Oratorio de Noël. 1664.
    3. Nicolas Gigault. 7 Noëls variés. 1682.
    4. Marc-Antoine Charpentier. 9 compositions vocales célébrant la Nativité. 16751699.
    5. Sébastien de Brossard. Messe de Noël. v. 1700.
    6. Nicolas Gigault. 17 Noëls variés
    7. Charles-Hubert Gervais. Suites de Noëls, (flutes, hautbois, bassons, violons, basse continue) 1733.
    8. Alessandro ScarlattiOratorio de Noël. 1705.
    9. André CampraOratorio de Noël, Nativitas Domini Jesu Christi. 1710.
      1. 1660. 4 décembre. Aix-en-Provence  – Versailles, .
      2.  Formé à la cathédrale Saint-Sauveur à Aix-en-Provence.
      3. Maître de musque la cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon, à la cathédrale Saint-Trophime d’Arles (actuelle église Saint-Trophime) et à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
      4. Chronologiquement situé entre Jean-Baptiste Lully et Jean-Philippe Rameau, il participe au renouveau de l’opéra français.
    10. Michel-Richard de LalandeSymphonies de Noël S 130. 1727-36 et 1736-45.
    11. Louis GrénonMesse en Noëls en Si bémol majeur.
    12. Jean Sébastien BachOratorio de Noël BWV 248-I à 248-VI. 1734.
    13. Nicola PorporaOratorio de Noël
    14. Giusppe Valentini, Sinfonia per Santissimo Natales
    15. Pierre Dandrieu. Livre de 42 Noëls pour orgue, certains pour clavecin. v. 1714,
    16. Michel Corette. Thèmes de Noël. 17311754.
    17. François-Joseph Gossec. La Nativité, Oratorio. 1774.
    18. Jean-François LesueurMesse oratorio de Noël. 1786.
    19. Camille Saint-SaënsOratorio de Noël op. 12 pour 5 solistes, choeur mixte, orgue, harpe et orchestra à cordes. 1858.
    20. Hector Berlioz. Trilogie sacrée L’Enfance du Christ op. 25. 1854.
    21. Alexandre Guilmant. Noëls Opus 60
    22. Gabriel PiernéLes Enfants à Bethlehem, Mystère en deux parties pour solistes, chœur d’enfants et Orchestre. 1907.
    23. Arthur Honneger.  Une Cantate de Noël
    24. Jean-Michel Cayre. Oratorio de Noël. 1982.

 

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