Guide de la visite de la Maison Diamantée à Marseille © Verlinden.
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Maison Diamantée à visiter à Marseille
La maison Diamantée est l’une des plus anciennes maisons de Marseille
- La Maison Diamantée doit son nom à la taille de ses pierres en façade, avec des losanges en relief.
- L’un des 7 bâtiments de ce style existant dans le Monde.
- Le style architectural qualifié de maniérisme provençal est un courant artistique développé en Italie au 16e s.
- La fonction militaire des losanges était, à l’origine, de dévier les projectiles lors des assauts avant de devenir un choix artistique.
- La porte d’entrée en plein cintre est d’origine. La porte est surmontée d’un entablement et encadrée de pilastres.
- La Maison est l’ancien hôtel de Saboulin Bollena.
- Propriété de la Ville de Marseille.
Situation de la Maison Diamantée
- Marseille 13002. 3, Rue de la Prison.
- Quartier Hôtel-de-Ville.
- Juste derrière l’Hôtel de Ville de Marseille.
- 1925. 10 novembre. La façade et l’escalier de la Maison Diamantée sont Classés au titre des Monuments Historiques .
Histoire de la Maison Diamantée
Unique exemple en France d’hôtel particulier du 16e s.
- Selon une tradition orale non vérifiée, la Maison Diamantée aurait été une résidence palais du Roi René (1409-1480), comte de Provence.
- Au Moyen-Age, le quartier compris entre les Accoules et le rivage est le centre des affaires et le siège de la politique communale.
- Les grandes familles de négociants s’installent non loin de la maison du roi, de la Loge des marchands et de la maison commune.
- v. 1570. Construction de la maison sur le terrain des anciens jardins du Palais de Provence.
- La maison est commandée par Pierre Gardiolle, riche marchand Catalan d’origine juive.
- La Maison Diamantée est une des plus anciennes demeures de Marseille.
- Réalisation : Mac de Barre (maître maçon) et Pierre Michel (sculpteur).
- Petit Palais massif sur 3 niveaux avec 6 fenêtres par étage.
- Construction sur pilotis dans le sol meuble de l’arrière du quai.
- A la mort du propriétaire, son beau-frère Jean de Roddes qui a acquis le bien ajoute un étage en mansarde.
- Le rez-de-chaussée est transformé en entrepôt et percé de nouvelles baies.
- 1590. La Maison Diamantée est améliorée par Nicolas de Robbio, copropriétaire, contrôleur d’artillerie piémontais, qui est aussi marchand de toile et tonnelier.
- 1630. Réalisation du magnifique décor de l’escalier.
- La Maison Diamantée est ensuite habitée par de grandes familles marseillaises.
- Le premier échevin Pierre de Saboulin Bollena lui donne son nom d’Hôtel de Saboullin Bollena.
- La famille Castellane Majastre occupe ensuite les lieux.
- 19e s. Après la Révolution française, la maison est divisée en appartements puis occupée par des travailleurs du port et des immigrés venus d’Italie.
- 1914. La maison est au bord de la ruine lorsqu’elle est transmise au Comité de Vieux-Marseille.
- La Maison devient alors le second Musée Ethnographique de France, après le Museon Arlaten d’Arles créé par Frédéric Mistral.
- Elle le doit à l’intérêt de ses collections : costumes, mobilier, crèches, santons de verre filé ou en mie de pain, premiers moules de Lagnel, objets domestiques, gravures, photos de la première génération, indiennes des 17e et 18e s. , jupons, boutis, cartes de tarots de Marseille, le plan Lavastre représentant l’insurrection de 1848….
- 1925. Le 10 novembre. La façade et l’escalier sont classés au Monuments Historiques.
Maison Diamantée à visiter ?
Entrée de la Maison Diamantée © Verlinden
Plafond de l’escalier de la Maison Diamantée © Verlinden
Détail de la structure de la façade qui donne son nom à la Maison diamantée © Verlinden
- En devenant le siège de l’association organisatrice de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la Culture, la Maison Diamantée a beaucoup perdu pour le public :
- La Maison Diamantée est sortie du champ des visites.
- Ses ressources ont été quelque peu ignorées.
- Son architecture, sa vocation de demeure patricienne liée au négoce maritime si fondamental à Marseille , son merveilleux tableaux représentant Marie-Madeleine prêchant sur le Port, ses collections ont été marginalisés, pour ne pas dire ignorés…
- En souhaitant que la Maison Diamantée ouvre rapidement ses portes sur son architecture et ses collections retrouvées, le tableau de Marie-Madeleine est présenté sur cette page.
- L’escalier est en bois entièrement ouvragé : une pièce unique d’une très grande beauté.
- Les plafonds sont finement décorés.
Prédication de Marie-Madeleine
La prédication de Marie-Madeleine. Musée du Vieux-Marseille.
- La Prédication de Marie-Madeleine est une huile sur panneau de bois.
- 70 cm x 83,5 cm. Dimensions qui font penser qu’il devait s’agir d’un élément d’un retable.
- Attribuée à un collaborateur d’Antoine de Ronzen vers 1517.
Ce tableau est le plus ancien « portrait de ville » de Marseille
- La cité de Marseille est présente sur près de la moitié de la surface.
- Les détails permettent de reconnaître le Vieux-Port, la tour du roi René, l’église Saint-Laurent, l’Ancienne Major, le quartier du Panier et le Quai du port.
- A l’emplacement de l’actuelle Place des Moulins, on distingue les grandes ailes blanches qui captaient l’énergie éolienne.
- Marie-Madeleine est la sainte patronne de la Provence.
- Son rôle dans la diffusion du Christianisme en Provence est considérable.
- La scène du tableau se situe sur la rive opposée, celle de l’abbaye de Saint Victor.
- En prêchant à proximité de Saint-Victor, Marie-Madeleine aurait initié la vocation sacrée de ce lieu, plusieurs siècles avant que les corps des premiers martyres y soient déposés, entraînant l’afflux des tombes chrétiennes et la formation de la nécropole.
- L’action évangélisatrice de la prédicatrice est clairement présentée.
- Les mains de Marie-Madeleine nous disent qu’elle prêche en comptant sur ses doigts les arguments développés.
- L’assemblée est richement vêtue ce qui évoque le texte de la Légende Dorée selon lequel Marie-Madeleine et ses compagnons n’ont d’abord trouvé personne pour les héberger.
- Les admonestations de Marie Madeleine auraient convaincu un « prince du pays » à leur offrir le toit et le couvert.
- La cour princière serait représentée ce que confirme l’attitude pour le moins « réservée » de l’audience représentée.
- Certains voient dans cette cour une représentation de Roi René (décédé une quarantaine d’années avant la réalisation du tableau) et de la Reine Jeanne.
- On se souviendra que le roi René avait en 1448 fait procéder à des fouilles en Camargue, sous la nef de l’église Notre-Dame-de-la-Mer, en raison d’une tradition arlésienne affirmant que des corps saints y étaient ensevelis. Ce fait a été confirmé par l’examen des ossements mis au jour. Ils sont attribués à sainte Marie Salomé, sainte Marie Jacobée et leur servante Marcelle.
- Par ailleurs, Charles II d’Anjou, ancêtre du roi René avait, 170 ans plus tôt (en 1279), découvert à Saint Maximin des reliques attribuées à Marie-Madeleine elle-même.
- La famille d’Anjou qui compte notamment le roi Saint-Louis était particulièrement pieuse.
- Face à la ville, la prédicatrice perchée sur une sorte de perron, domine l’assistance de la tête et des épaules. Ce qui pourrait, schématiquement, donner quelque chose comme :
- « Jésus a vaincu la mort parce qu’il est le fils de Dieu. Vous devez croire en sa résurrection, laquelle annonce le royaume de Dieu
- en premier lieu parce que j’en suis témoin ;
- en second lieu parce que d’autres, qui sont maintenant parmi vous, en sont également témoins : Lazare, Marthe, Maximin ;
- en troisième lieu parce que Dieu nous a conduit jusqu’à vous, dans une barque sans rame ni gouvernail, pour que vous soyez les premiers à recevoir son appel de ce côté-ci de la mer. »
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