Cimetière face aux Dentelles de Montmirail (Vaucluse) © geertwillemarck – Pixabay.com
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Histoire des Cimetières en Provence
Cimetières
- Groupement de sépultures monumentales.
- Parfois attenant à un lieu de culte.
- Espace funéraire qui apparaît au Moyen-Age.
- Différent du champ funéraire préhistorique qui n’abrite pas de monuments.
- Distinct de la nécropole antique qui est nettement séparée des lieux de culte.
- Le mot cimetière.
- Grec ancien κοιμητήριον, koimêtêrion (lieu pour dormir, dortoir).
- Latin classique : coemeterium.
- Bas-latin : cimiterium.
- Jusqu’au 15e s. cimetière est un mot du langage des clercs.
- Dans le langage courant, on parle d’aître.
- Mot du vieux français aitre issu du latin atrium, qui désigne la cour intérieure d’entrée précédant l’entrée d’une villa romaine.
- L’aître est l’atrium de l’église puisqu’il se situe avant l’entrée.
Cimetière et Patrimoine
- Par essence, le cimetière est un élément premier du patrimoine.
- Aujourd’hui, le cimetière est apparenté au patrimoine pour son histoire, ses célébrités, ses richesses artistiques et environnementales.
Histoire avant les premiers cimetières
- Le culte des morts caractérise l’espèce humaine.
- Préhistoire.
- Mise en terre des morts dans des lieux dédiés.
- Des constructions spécifiques sont mises en place très tôt dans l’histoire notamment pour les chefs et des personnalités religieuses.
- Tumulus. Nécropole.
- Personnes enterrées avec des objets symboliques : symboles de richesse, de pouvoir, objets rituels facilitant l’arrivée dans le monde des morts et/ou celui des dieux.
- Les richesses enterrées avec les morts s’accompagnent de pillages.
- Histoire de l’antiquité pré-romaine.
- Dans le Monde, on trouve un cimetière en Jordanie daté de plus de 16 500 ans, les grandes civilisations ont des cimetières et des tombes fastueuses à l’image des Pyramides d’Egypte.
- La Provence est confrontée à 4 grandes influences :
- Les Grecs.
- Les Celtes.
- Les Etrusques.
- Les Ligures.
- Antiquité Romaine.
- Le Loi des XII Tables interdit, pour des raisons hygiéniques, l’inhumation ou la crémation à l’intérieur des cités.
- La crémation est largement pratiquée par les Romains.
- v 2e s. Déclin de la crémation, les corps sont enterrés et/ou placés dans des sarcophages.
- Des nécropoles se développent à l’entrée des villes, à l’extérieur des remparts, le long des voies de communication. On parle de Champs Elysées.
- Ces lieux sont le plus souvent réservés aux dignitaires.
- Les Alyscamps d’Arles en sont la plus brillante représentation.
- Des catacombes ou hypogées abritent le plus grand nombre de corps de défunts.
- Des nécropoles se développent à l’entrée des villes, à l’extérieur des remparts, le long des voies de communication. On parle de Champs Elysées.
- A partir du 4e s. L’officialisation du Christianisme à partir de Constantin (Edit de Milan de 313 et Concile d’Arles de 314) crée une situation nouvelle.
- Des nécropoles chrétiennes se multiplient à l’extérieur des villes.
- Les corps des défunts sont souvent groupés autour de celui de l’évêque, d’un saint ou d’une sainte.
- L’inhumation ad sanctos (près du saint ou de la sainte) est particulièrement développée chez les Francs.
- Certaines personnalités glorieuses ont leur dépouille transférées ou directement placées dans des sarcophages.
- Les sarcophages chrétiens nous livrent les premiers signes visuels du Christianisme.
- Les reliques des saints et des martyrs sont l’objet de dévotions et de soins, des monuments sont construits sur les tombes des martyrs.
- Des basiliques funéraires apparaissent en périphérie des villes et des villages.
- On observe ainsi les bases des futurs cimetières : un habitat, des tombes, un lieu de culte.
- Ces basiliques fixent des nécropoles dans le temps. Elles évoluent vers des églises paroissiales en milieu urbain et des chapelles cimétériales.
- Un arsenal législatif encadre de plus en plus la question des défunts.
- Plusieurs empereurs romains légifèrent sur la question du traitement des morts : Constantin (310-337), Gratien (367-383) et Théodose (379-395).
- 356. L’empereur Constant promulgue une loi contre la destruction des tombeaux.
- 381. Il est interdit d’enterrer dans les églises.
- Les conciles prennent des décisions.
- Canon 14 du Concile d’Auxerre (6e s.) interdisant « d‘ensevelir des corps dans le baptistère« .
- Concile de Clermont (535) interdisant d’enterrer un corps « avec une nappe ou autres linges sacrés« .
- Le Concile de Macon (585) interdit l’ouverture des tombes pour y déposer de nouveaux morts si les cadavres des anciens occupants ne sont pas encore décomposés.
- 5e s. Comme pour les églises, il est interdit de capturer un fugitif réfugié dans l’enceinte du champ de repos.
- Burgondes et Wisigoths considèrent comme sacrilège la violation de sépultures.
- Edits royaux et pontificaux tentant de mettre fin aux activités des vivants sur les nécropoles et lieux d’enterrement.
- 9e s. L’ensevelissement intra muros est à nouveau condamné.
- Plusieurs empereurs romains légifèrent sur la question du traitement des morts : Constantin (310-337), Gratien (367-383) et Théodose (379-395).
Apparitions des cimetières au Moyen-Age
- Haut-Moyen-Age. 6e s. – 8e s. Dans la continuité du monde antique les familles enterrent leurs morts après en avoir pris soin.
- 7e s. Les nécropoles commencent à disparaître.
- L’usage des sarcophages devient plus rare.
- Apparus dès le 5e s. les coffrages en bois ou en tuiles se diffusent dès le 8e s.
- Période Carolingienne. 8e s. – 9e s. Les questions des sépultures et des rites funéraires occupent de plus en plus le clergé et l’Eglise.
- Un formalisme plus codifié accompagne les défunts vers leur dernière demeure.
- Les dépôts de type alimentaire disparaissent.
- On ne parle pas encore de cimetières plais plutôt d’ossuaires de plein champ : crânes, tibias, ossements déposés en pleine terre sans répartition organisée des espaces.
- On observe toutefois des rangées de dépouilles sur des dizaines, voire des centaines de mètres.
- Cimetière Chrétien et église paroissiale. 9e s. – 11e s.
- Plusieurs facteurs sont à l’origine des changements.
- Christianisation en profondeur des populations.
- Fin de l’occupation musulmane synonyme de persécutions et de destructions.
- Prospérité retrouvée et stabilité politique accrue.
- La Provence, sous influence germanique, est particulièrement favorisée par les changements qui se mettent en place et qui s’accompagnement de Paix et des prospérité.
- Les conciles de Germanie au 9e s. montrent de la tolérance pour les hauts dignitaires laïques et ecclésiastiques qui possèdent une place réservée à l’intérieur des églises.
- La dérogation s’applique particulièrement aux constructeurs et aux donateurs.
- Le cimetière chrétien prend forme entourant l’église paroissiale ou les nombreuses abbayes qui commencent à se mettre en place.
- 10e s. L’usage du mot cimetière se généralise, principalement dans les ouvrages pontificaux.
- 10e s. – 11e s. L’évolution des champs de repos est achevée.
- L’évêque bénit l’église et le cimetière.
- Plusieurs facteurs sont à l’origine des changements.
Cimetière « Terre Sacrée » avec des exclusions
- La règle de l’ensevelissement en terre consacrée s’applique de façon absolue chez les Chrétiens.
- L’application de l’interdiction d’inhumer à l’intérieur de l’église connaît de nombreuses exceptions.
- Les plus humbles sont enterrés dans la fosse commune.
- Les non-catholiques qui n’ont pas reçu le sacrement de l’extrême onction sont exclus de l’inhumation dans le cimetière paroissial de l’église.
- Les enfants morts sans baptême bénéficient d’une place mais non bénite.
- 1634. 16 septembre. Le Parlement de Paris interdit aux Protestants d’être enterrés dans les cimetières paroissiaux.
Cimetières sous la Révolution et l’Empire
- Les cimetières ne sont plus administrés par l’Eglise et le pouvoir religieux mais par l’autorité municipale.
Avant la Révolution des changements majeurs interviennent
- v. 1770. Sensibilisées par la Faculté, les autorités politiques décident de déplacer les cimetières à l’extérieur des villes pour des raisons sanitaires.
- Des murs sont bâtis, des puits sont creusés à proximité.
- 1776. 10 mars. Une ordonnance Royale interdit l’inhumation dans les églises avec des exceptions possibles : évêques, curés, patrons, hauts justiciers, fondateurs de chapelles…
- L’agrandissement des cimetières est prescrite.
- le déplacement en dehors des villes est recommandé lorsque les circonstances le permettent.
La Révolution accélère et radicalise les changements
- La Révolution française transfère la propriété des cimetières paroissiaux à la Commune.
L’Empire complète les nouveaux dispositifs
- 1801. Le décret du 23 Prairial an XII porte sur les sépultures et les lieux du culte qui lui sont liés.
- Le monopole des fournitures et services funéraires est transféré aux fabriques et consistoires.
- Création du régime des concessions.
- La sectorisation confessionnelle des cimetières français est codifiée.
- 1804. Décret impérial autorisant chaque citoyen à inhumer ses parents ou amis dans sa propriété.
- Les cimetières privés et familiaux se développent, surtout en terres protestantes.
- Les cimetières sont cadastrés : organisation en divisions, carrés, rangées.
Cimetières contemporains
Le cadre légal et réglementaire se met en place
- 1887. 15 novembre. Loi sur la Liberté des Funérailles.
- Chaque personne peut choisir son mode de sépulture et les conditions de ses funérailles.
- 1904. Loi du 28 décembre dans le cadre de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat.
- L’organisation des funérailles est retirée aux fabriques et aux consistoires pour être donné en monopole aux communes.
- Les municipalités signent des contrats avec des entreprises de pompes funèbres.
- Des catalogues proposent une offre standardisée de pierres tombales et de caveaux funéraires.
- Les plus fortunés peuvent choisir des solutions personnalisées auxquelles l’art funéraire donne des formes créatives.
- Tombes plus ou moins monumentalisées et sacralisées.
- Multiplication des crémations avec des murs funéraires et des Jardins du Souvenir.
- Offre cadastrale avec des formules de location ou de vente.
- Limitation des fosses communes aux personnes non identifiées tuées lors d’épidémies importantes ou de catastrophes.
- France contemporaine.
- Cimetières, propriétés communales.
- Droit d’être inhumés pour les inscrits sur des listes électorales et les personnes décédées sur la commune.
- Police Municipale en charge de la surveillance des opérations funéraires : exhumations, réduction, transports de corps.
- Appréciation « économique » des crémations : Sur 10 m2 4 à 6 cercueils ou 200 urnes.
- Evaluation de l’empreinte écologique.
- Pression foncière visant à récupérer des espaces de centre-ville.
- Construction sur des vestiges de nécropoles anciennes.
- Marseille a notamment « sacrifié » des espaces de nécropoles chrétiennes antiques.
La présence de la nature dans les cimetières varie entre les extrêmes
- Certains sites excluent toute forme de nature.
- Pierres de marbre, caveaux de béton…
- Allées de schistes ou de graviers chimiquement désherbés.
- La présence de la nature prend plusieurs formes.
- Cimetières complètement couverts d’herbes dans les pays Anglo-Saxons et dans des cimetières militaires.
- Présence de haies et arbustes finement taillés.
- Arbres, plantes et fleurs symboliques.
- Une flore variée est parfois favorable aux papillons et aux oiseaux.
Fleurir une tombe et un cimetière © congerdesign – Pixabay.com
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