Vipère Aspic en Provence


Museau très spécifique de la vipère aspic, retroussé mais sans corne © Audrey Danesin – Flickr.com

 

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Vipère Aspic en Provence : description et mode de vie


 

  • En Provence, le danger principal vient de ce dragon aux seringues chargées de venin.
  • Le nom de l’espèce, aspis, vient du grec ασπις signifiant bouclier, en référence à l’arrière de sa tête en forme de bouclier.
    1. Ce terme s’appliquait aussi au cobra et, par extension, à tout serpent venimeux.

 

Appellation et Classement de la Vipère Aspic


 

Vipère Aspic © Laurent Malbrecq – Flickr.com

 

  • Espèce
    1. Vipera aspis (Linnaeus1758)
  • Classification selon Reptile DB.
    1. Règne. Animalia.
    2. Embranchement. Chordata.
    3. Classe. Reptilia.
    4. Sous-Classe. Lepidosauria.
    5. Ordre. Squamata.
    6. Sous-ordre. Serpentes.
    7. Infra-ordreAlethinophidia.
    8. Famille. Viperidae.
    9. Sous-Famille. Viperinae.
    10. Genre. Vipera.

 

Territoires de la Vipère Aspic


 

  • La Vipère Aspic est commune surtout en France et en Italie, aussi présente en Suisse et dans le nord de l’Espagne, et très localement dans quelques pays voisins.
  • La Vipère Aspic vit notamment dans des milieux broussailleux.

 

Aire de répartition en France

  • Présente en France depuis une ligne Nancy-Metz jusqu’aux Pyrénées.
    1. Présente en Provence mais pas ou très peu dans les Bouches-du-Rhône (13) car elle a horreur du vent.

 

Territoires en Provence

  • Garrigue.
  • Cette vipère prend le Soleil très tôt le matin sur des murs de pierres sèches. Le Printemps et l’automne, elle fréquente les gros blocs rocheux.
  • L’été, elle développe une activité crépusculaire et nocturne.

 

Habitat

  • La Vipère Aspic s’adapte à une grande variété d’habitats.
    1. Commune dans les terrains accidentés.
    2. Apprécie les milieux secs : coteaux rocheux embroussaillés, bois ouverts et leurs lisières, haies des bocages, murs de pierres sèches, friches…
      1. On observe sa présence renforcée dans les écotones (zone de transition écologique entre deux écosystèmes) entre milieux ouverts et boisés.
    3. Plus rare de nos jours dans les plaines cultivées, notamment à cause de l’agriculture intensive.
    4. On a longtemps pensé que la Vipère Aspic évitait les zones humides et ce constat a été infirmé par des études montrant notamment que la vipère aspic est présente dans les terains où la vipère péliade, espèce plus compétitive dans ces milieux, est absente.
    5. En hautes montagnes, la Vipère Aspic affectionne les bords des torrents ou des étangs et certains cols.
    6. En fait, la présence de la vipère Aspic est directement liée à celle des petits rongeurs (campagnols, mulots) qu’elle consomme.

 

Description physique de la Vipère Aspic


 

Vipère Aspic femelle © Orchi – Commons Wikipedia – Vipera aspis Lothringen 044.jpg

 

  • Serpent de taille petite à moyenne.
  • Longueur Courte. Taille adulte entre 50 cm et 70 cm jusqu’à 90 cm de long. Corps trapu et assez épais.
    1.  Les mâles sont en général plus grands que les femelles mais celles-ci sont plus trapues.
  • Sur le dos des taches ou macules sombres forment un long zig-zag.
    1. Son camouflage est parfait.
    2. Coloration extrêmement variable, non seulement entre les populations mais aussi parmi les individus d’une même population.
      1. Les femelles adultes sont généralement plus ternes et moins contrastées que les mâles.
    3. La couleur de fond peut être gris clair à foncé, parfois légèrement bleuté, beige clair à brun foncé, vert olive, jaunâtre, cuivré, orangé ou rouge brique.
      1. Certains individus sont particulièrement sombres.
    4. Le mélanisme (noir complet) est assez fréquent, notamment en Suisse.
    5. Sur la couleur de fond s’ajoute une ornementation plus sombre, à dominante de brun ou de noir.
      1. Ce motif varie selon les sous-espèces, mais aussi selon les individus.
      2. Le zigzag dorsal s’accompagne d’une ponctuation de tâches latérales sur les flancs en alternance avec le motif dorsal.
        1. La sous-espèce aspis, la plus répandue en France, et la sous-espèce francisciredi, la plus répandue en Italie. Ce motif dorsal est le plus souvent constitué de barres transversales de faible épaisseur ou demi-barres, plus ou moins reliées par une fine ligne dorsale.
      3. Chez la forme atra de la région alpine, ce dessin dorsal est semblable mais souvent plus épais, plus large et plus serré, pouvant parfois dominer la couleur de fond et donner des individus très sombres.
  •  Ecailles du corps carénées avec une légère arête longitudinale médiane.
  • Tête triangulaire assez plate caractéristique des vipères avec un nez tronqué, retroussé.
  • Des yeux de chat avec des pupilles verticales communes aux vipères en Europe.
  • Queue courte.
    1. La face inférieure du bout de la queue est en général colorée de façon plus vive, jaune ou rouge.

 

Cycle de vie et reproduction


 

  • Son espérance de vie est d’une vingtaine d’années.
  • La maturité sexuelle a lieu vers 3-4 ans chez le mâle et 5-6 ans chez la femelle.
  • La reproduction peut ensuite avoir lieu tous les ans ou tous les 2, 3 ou 4 ans, dans les régions froides alpines.
  • La période d’accouplement se situe en mars-avril-mai.
  • Au printemps, la femelle s’accouple avec plusieurs mâles différents.
  • L’automne marque une autre période d’accouplement si les conditions climatiques le permettent.
  • La durée de gestation varie suivant la température ambiante.
  • Les mises bas ont lieu en août en plaine et en septembre-octobre en montagne.
  • La Vipère Aspic est ovovivipare.
  • Une fois sorti du cloaque, le vipéreau est  livré à lui-même et  il mue dans les 24 heures.

 

Comportements de la Vipère Aspic


 

Vipère Aspic © Sebastian Podogorska – Flickr.com

  • Ce serpent est étudié depuis très longtemps, et, à ce titre, il est bien connu dans les pays de son aire de répartition.
  • Cette vipère n’apprécie pas les températures inférieures à 11°.
  • Elle est absolument sourde.
  • Cette vipère apprécie particulièrement les lézards qu’elle foudroie avec son venin.
  • La Vipère Aspic est un serpent venimeux, qui utilise son venin principalement pour tuer ses proies.
  • La Vipère Aspic peut aussi utiliser son venin pour se défendre, parfois contre l’homme chez qui une morsure peut être dangereuse, voire mortelle dans de rares cas.
  • Diurne, la Vipère Aspic peut être active au crépuscule et même la nuit.
  • La période d’hivernage se termine courant février, elle peut durer jusqu’en avril au-dessus de 1 500 m.
    1. Les  mâles sont les premiers à sortir.
    2. Les femelles sortent environ 2 semaines après.
    3. Les vipères cherchent alors à se réchauffer au soleil.
    4. La période suivante voit les mâles commencer à se déplacer et la période sexuelle commence.
      1. Cette activité sexuelle s’accompagne de combats rituels entre mâles sans que les morsures soient fréquentes.
      2. Plusieurs mâles peuvent se regrouper autour d’une femelle formant une boule de serpents.
      3.  L’accouplement dure environ une heure.

 

Alimentation de la Vipère Aspic

  • Petits mammifères : campagnols, mulots, musaraignes...
  • Reptiles (lézards) et oiseaux.
  • La vipère aspic peut ingérer des proies pouvant être jusqu’à quatre fois plus grosses que sa tête.
  • La déglutition est possible parce que les ligaments qui relient ses mâchoires sont très élastiques.
  • L’estomac des serpents produit des enzymes et des acides extrêmement puissants, capables d’attaquer tous les tissus y compris les dents mais pas les poils et les griffes qui sont expulsés dans les fèces (Naulleau 1967).

 

Dangers des morsures de la Vipère Aspic

  • Dans un grand nombre de cas, la morsure de la Vipère Aspic n’est pas très grave. Toutefois, dans certaines circonstances les morsures peuvent être dangereuses voire mortelles.
  • Si la morsure de cette espèce n’est pas très grave dans la majorité des cas, elle est dangereuse et peut être mortelle dans de rares cas, et doit donc toujours nécessiter assez rapideme
  • Dans tous les cas, un suivi médical est souhaitable.
  • La morsure.
    1. En elle-même, la morsure n’est pas douloureuse dans un 1er temps.
  • Le Venin.
    1. Le venin contient des enzymes constitués surtout des hydrolases.
    2. Le venin injecté détruit les cellules des tissus sous-cutanés, des muscles et des tendons provoquant une douleur plutôt vive et une inflammation.
    3. Le venin pénètre dans la circulation sanguine, agit sur les parois des vaisseaux et provoque un œdème (enflure) plus ou moins important sur le membre mordu.
    4. En principe, l’œdème se résorbe les jours suivants.
    5. Les cas graves se traduisent par une extension au membre entier, voire au corps entier.
    6. La plus mauvaise évolution se traduit par des troubles de la coagulation ou un choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée).
    7. Les manifestations des cas graves  sont :
      1. Des complications locales : surinfections, nécroses, compressions vasculo-nerveuses
      2. Des complications générales : insuffisance rénaleœdème aigu des poumons, état de choc hypovolémique, œdème cérébral avec convulsions, ischémie myocardique, troubles de l’hémostase.
    8. Le seul traitement efficace des cas graves est l’administration de sérum antivenin. Comme le signalent Pillet et Petite4 « ce traitement était très controversé autrefois, en raison de décès dus à une réaction anaphylactique. Ce risque a maintenant presque disparu,… ».
    9. A noter qu’Il existe une sous-espèce de vipère aspic, Vipera aspis zinnikeri, dont le venin, de couleur blanche, est neurotoxique et serait deux fois et demi à quatre fois plus toxique que celui de la vipère aspic classique.

 

Comment se prémunir des effets des morsures ?

  • Circonstances des morsures.
    1. La vipère se sent acculée.
    2. La vipère ne peut plus se dégager.
    3. On lui marche sur la queue (circonstance peu rare arrivée à l’auteur de cet article).
  • Actions préventives.
    1. Randonner avec des chaussures montantes et des chaussettes épaisses.
    2. Taper avec un baton sur le sol afin d’annoncer son passage et de permettre à la vipère de s’enfuir.
  • Quelle morsure ?
    1. Morsure Blanche ou Morsure sèche  c’est-à-dire sans injection de venin. Le trace de 2 croches plantés dans la peau est visible.
    2. Morsure classique : les symptômes arrivent très vite  : douleur intense, œdème, vomissements, diarrhée, accélération du rythme cardiaque…
    3. Garder son calme, appeler au plus vite les Secours au 112 pour une prise en charge médicalisée.
  • Ne pas faire.
    1. Mettre un garrot,
    2. Sucer le venin.
    3. L’aspirer (les pistons d’aspiration vendus en pharmacie sont loin de faire l’unanimité dans le corps médical).
  • Faire.
    1. Retirer les bagues, les bracelets, les chaussures et autres accessoires pouvant faire garrot en cas de gonflement important,
    2. Laver la morsure à l’eau et au savon, puis désinfecter.
    3. Mettre une bande type Velpeau sans trop serrer.
    4. Surélever un peu le membre affecté pour limiter le gonflement.

 

Prédateurs de la Vipère Aspic

  • Les roues de voitures.
  • Les hérissons.
  • Les rapaces diurnes comme le Circaète Jean-Le-Blanc les aigles…

 

Circaète Jean-Le-Blanc © Michel Idre – 6franc6 / Pixabay.com

 

 

Protection juridique


 

  • La Vipère Aspic est exposée à 3 grands types de menaces :
    1. Destruction de son habitat.
    2. Intensification de l’agriculture.
    3. Tuée par l’homme par crainte du risque de morsure.
  • La Viper Aspic est protégée par les conventions internationales ainsi que par la législation de plusieurs pays où elle est présente, comme la France et la Suisse.

 

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