L’athéisme a longtemps été arrogant, non disputé et à la Mode… Cet article montre ses limites.
Accueil Provence 7
L’athéisme ne peut pas exister
- Dire que « Dieu n’existe pas » est devenu un jeu une banalité voire un truisme.
- Au 17e s. c’était exactement l’inverse.
- Nicole Gengoux écrit un article sur ce point sous le titre Dans quelle mesure l’athéisme est-il inacceptable pour l’auteur du Theophrastus redivivus et pour Spinoza ?
- « Rappelons-nous du problème posé par le Theophrastus redivivus, traité anonyme achevé en 1659, matérialiste et athée (au sens actuel du terme), dont l’auteur tout en critiquant radicalement la croyance en dieu, affirme qu’il faut chasser l’athéisme de la cité. Son athéisme est pourtant « pensable » : non seulement le mot n’est pas anachronique pour le xviie siècle, comme le pensent de nombreux commentateurs, mais le traité lui-même fait la généalogie de la croyance tout en exposant un système de pensée cohérent qui se passe de dieu. Le rejet du terme « athéisme » est d’ordre moral et social car il désigne celui qui se laisse entraîner par ses instincts. L’auteur nous prévient, en quelque sorte, que ce n’est pas parce qu’il nie les dieux qu’il n’est pas respectueux des lois. Cependant, l’« inacceptabilité » du terme « athée » a aussi un sens plus profond : comment, en effet, concilier l’ordre social et l’absence d’un Bien et d’un Mal absolus ? «
- 1999. L’Être et le Néant de Sartre est classé en France, selon un sondage mené par la Fnac et le journal Le Monde, à la 13e place des 100 meilleurs livres du xxe siècle.
- Ce livre montre l’importance du libre choix, conséquence de l’existentialisme athée, et cause de la responsabilité (« l’existence précède l’essence »).
- Sartre fait la distinction entre l’« être pour soi » (l’homme conscient de son existence et de sa liberté), et l’« être en soi » (les animaux, la nature, les objets non conscients d’eux-mêmes) et l’« être pour autrui » (l’homme conscient qui se définit par rapport aux autres en regard). Il appelle « mauvaise foi » l’attitude de celui qui se cache sa liberté.
- L’athéisme est alors au sommet de sa croyance d’avoir atteint son Graal et de s’être « libéré »…
- Aujourd’hui, penser ou écrire que « l’athéisme n’existe pas ou ne peut pas exister » peut déclencher des hauts-cris de ceux qui se croyaient libérés….
- 2008. Le livre « L’athéisme n’existe pas, et pour preuves… : traité d’antiphilosophie » de Denis-Prosper Marilly chez Editions des Vérités est passé sous la mitraille…
- Nous reprenons pourtant ici la question car elle est d’importance et ne saurait souffrir de censure latente.
-
- Le sujet religieux est délicat.
- Le rangement de toutes les « religions dans le même sac » facilite les critiques.
- Les défauts des religions et des religieux ne manquent pas.
- Mais le débat doit être ouvert.
- Cet article envisage la question de l’existence possible de l’athéisme et il conclue que le mot existe mais que l’athéisme ne peut pas exister.
- Contrairement à ce que les théoriciens de la Libération avaient écrit, cette conclusion ne nous enferme en rien et ne nous remplit pas de pessimisme puisqu’elle aboutit à un enthousiasme (littéralement habité par Dieu) et une Joie (Jésus que ma Joie Demeure) sans limite.
-
Le mot athéisme existe, il a même des logos
Un des logos de l’athéisme © WikimediaImages- Pixabay.com
- Le dictionnaire Larousse dont le créateur était réputé pour son rejet des religions donne une définition de l’athéisme :
- « Doctrine qui nie l’existence de Dieu. (Cette position philosophique ne se confond ni avec l’agnosticisme, qui est le refus de prendre parti dans les débats métaphysiques, ni avec le panthéisme, qui implique que Dieu puisse exister partout dans l’univers et se confondre avec lui.) ».
- Wikipedia qui fixe des définitions au plan international définit l’athéisme
- « Au sens large, l’athéisme est défini comme l’absence ou le refus de toute croyance en quelque divinité que ce soit. Le terme s’oppose donc au théisme, toutefois cette définition ainsi posée ne permet pas de le distinguer clairement de l’agnosticisme, de l’antithéisme et de l’apathéisme avec lesquels il peut être confondu. Ainsi, l’athéisme se définit comme la considération qu’il n’existe aucune notion de divinité plausible, prouvable et donc réelle, ceci tant pour un dieu unique que pour un ensemble de divinités intégrées dans un même mythe. Au sens fort toutefois, l’athéisme désigne l’affirmation d’inexistence d’une divinité. Cette conception de l’athéisme a changé suivant les auteurs et les époques. Qualifiés tour à tour d’apostats, d‘hérétiques, de blasphémateurs, de mécréants ou encore d’infidèles (kufr), les athées ont été et sont toujours largement victimes de persécutions et de discriminations, légales ou non, y compris dans des pays développés et laïques. L’athéisme – selon le rapport du International Humanist and Ethical Union (IHEU) de 2013 – reste aujourd’hui passible de la peine de mort dans treize pays du Monde ».
- Oui le mot existe, oui les définitions existent mais rien ne prouve que l’athéisme existe ou qu’il est possible d’être (pas de revendiquer être) athée.
Des personnes se disent athées en prenant position face aux religions
- L’athéisme ne serait-il pas une forme extrême du péché d’orgueil ?
- La grande majorité des athées s’expriment contre les religions mais peut-on être sans religion ?
- Le mot religion a apparemment plusieurs origines. Les plus citées aujourd’hui sont relegere en latin signifiant « relire » et religare signifiant « relier ».
- On trouve ces étymologies dans les œuvres de Cicéron qui cite l’étymologie relegere (en l’ayant peut-être tirée d’une œuvre disparue de Varron),
- Servius cite l’étymologie religare,
- Lactance défend l’étymologie religare contre celle donnée par Cicéron.
- Saint Augustin propose des interprétations de l’une et de l’autre.
- Isidore de Séville puis Saint Thomas d’Aquin reprennent les interprétations de Saint Augustin.
Ils sont cités comme athées et sont l’objet de vifs débats sur ce point
- Le présocratique Héraclite, « le Monde n’a été fait ni par un ni par des dieux, ni par des hommes ; il a toujours été, il est, et il sera ».
- Parménide, assimile l’Etre absolu au Monde. Le savant est considéré comme le père du matérialisme et des matérialistes, puisqu’il professe que le monde physique est l’absolu.
- Le 18e s. voit se multiplier le nombre d’auteurs traditionnellement appelés à la barre des « athées » : le curé Meslier, dont le testament vraisemblablement arrangé a été publié par le baron d’Holbach, Nicolas Antoine Boulanger, La Mettrie, Jean-Paul Marat, Denis Diderot... qui ouvrent la voie de l’athéisme philosophique : Sade, Schopenhauer.. qui s’appuient sur les présocratiques, notamment les atomistes, avec des arguments variés dérivés du relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et de la morale.
- Friedrich Nietzsche est souvent cité « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! ». Le qualificatif d‘athée lui a peut-être été hâtivement et faussement attribué.
- Newton croyait en l’existence d’un Dieu auteur de l’Univers, et pensait même que Dieu devait intervenir pour maintenir la stabilité du système solaire.
- Darwin, se disait agnostique.
- Le savant Laplace venant de publier sa Mécanique céleste est souvent cité dans une scène décrite par Victor Hugo :
- L’empereur Napoléon III furieux fait venir Le savant et s’écrie » Comment vous faites tout le système du monde, vous donnez les lois de toute la création, et dans tout votre livre vous ne parlez pas une seule fois de l’existence de Dieu ! — Sire, répondit Laplace, je n’avais pas besoin de cette hypothèse« .
- Richard Dawkins qui revendique un athéisme scientifique, dans son livre Pour en finir avec Dieu.
- Dawkins admet que la preuve formelle de la non-existence de Dieu est impossible.
- Selon lui « l’existence de Dieu est une hypothèse scientifique comme une autre »qui peut être examinée par la science.
- L’hypothèse « Dieu n’existe pas » est selon lui de loin la plus probable. Son argument central est que « loin de désigner un concepteur, l’illusion de dessein dans le monde du vivant s’explique avec bien plus d’économie et avec une élégance irrésistible par la sélection naturelle de Darwin ».
- Des existentialistes comme Sartre se déclarent athées…
- André Comte-Sponville distingue entre 2 formes d’athéisme :
- L’athéisme négatif : ne pas croire au dieu des théistes.
- L’athéisme positif (ou militant) : nier l’existence des dieux théistes.
Ils étudient les hypothèses d’athéisme
- Georges Minois dresse une liste des formes d’athéisme en Occident.
- Athéismes théoriques.
- Assertorique : affirme la non existence de théismes.
- Agnostique : déclare que le problème est insoluble.
- Sémantique déclare que le problème n’a pas de sens.
- Athéisme pratique.
- Vivre en estimant le problème de l’existence ou l’inexistence du divin sans conséquences sur la vie, donc pratiquement, en ignorant le sujet.
- Athéisme spéculativo-pratique.
- Déclare que l’existence éventuelle d’une religion ne doit pas avoir de conséquence sur le comportement.
- Athéismes théoriques.
- Le prêtre Jean Vernette définit l’athéisme comme la négation de l’existence de Dieu (alors que certains préfèrent utiliser le néologisme adéisme), mais se décline sous de 2 grandes formes
- Théisme théorique ayant autant de déclinaisons que de philosophes et de courants philosophiques se déclarant athées.
- Athéisme pratique consistant au fait de soustraire sa vie à la sphère religieuse.
Le mot « vide » existe aussi… le vide total existe t-il ?
- Les espaces vides existent dans l’infiniment grand et dans l’infiniment petit mais le vide n’a pas encore été trouvé…
L’athéisme n’existe pas
© David B1977 – Flickr.com
- Il peut sembler arrogant ou présomptueux d’affirmer que l’athéisme n’existe pas après avoir cité tous ces avocats prestigieux… En fait, le point de vue qui est le nôtre est radicalement différent en convoquant le mot religion qui semblait pourtant être le plus facile à attaquer…
- Le mot religion nous permet, en effet, de répondre à la question de l’existence ou non de l’athéisme.
- Le mot religion décrit 3 formes de liens car aucun des auteurs cités ne les récuse tous.
- Des liens avec soi-même.
- Des liens avec les autres humains et la Création.
- Des liens avec Dieu.
- Peut-on attribuer le qualificatif de religion à des organisations qui ne répondent pas à la recherche de ces liens ?
- Nous n’avons pas trouvé d’auteur dit athée qui ait porté des limites à ces formes de religions.
- Nombreux sont les orgueilleux et les vaniteux qui voudraient se prendre pour Dieu... et qui en tout cas s’aiment beaucoup…
- Nombreux sont les ambitieux qui cachent leurs plans.
- Les savants et scientifiques ont été les plus écoutés dans une phase de l’histoire de l’Humanité où leur parole était quasiment magique…
- Depuis, les limites des sciences ont été largement touchées dans tous les domaines.
- Leur caractère Universel notamment est fortement disputé entre disciplines et à l’intérieur des disciplines.
- L’autorité des savants leur a permis d’affirmer beaucoup de choses avec paradoxalement de grandes faiblesses dans les preuves et des limites fixées aux généralisations.
- La reprise caricaturée ou simplifiée de ces « points de vue » par des idéologues, des politiciens et des opportunistes montre des limites certaines.
- L’autorité d’un Darwin d’un Freud, d’un Pasteur… sur ces points est largement disputée et les Révolutionnaires Jacobins comme amplificateurs d’idées fausses pourraient bien avoir atteints leurs limites. Les Libertaires, très influents hier encore, semblent en perte de vitesse.
© annca – Pixabay.com
- Si Dieu n’existe pas le Diable peut-il exister ?
- Nombreux sont les auto-déclarés athées qui se recommandent du Diable…
- Quelle dialectique du Bien et du Mal pour les athées ?
- Quel athée existerait sans Dieu ?
- Si Dieu ne triomphe pas et si le Diable l’emporte quelles en seront les conséquences ?
- Satan ou plutôt le Diable (mot plus précis signifiant le diviseur qui est plus intéressant encore pour montrer la force des liens et son travail sans succès pour les casser) serait le seul athée possible….
- Mais Satan/ le Diable lui-même n’y échapperait pas.
- Le Diable voulant casser les liens, l’athéisme n’existerait que si tous les liens étaient cassés…
- Satan pourrait-il exister encore après ce « triomphe » ? Par définition Non.
- En d’autres termes l’athéisme existerait si le Diable l’emportait mais le Diable se perdrait à son tour…
Symbole et Diabole
- Sun et Dia en grec traduisent le avec et le sans.
- Le symbole rassemble, unit.
- Le diabole /diable divise.
- Ainsi le Bien et le Mal prennent un sens : le Bien rassemble et le Mal Divise.
Pour les forces du Symbole
- Chercher ce qui rassemble, unit (les symboles).. combattre ce qui divise (les diaboles).
- Tous les symboles (préfixe sun en Grec) ne sont pas bons et les divisions peuvent servir à avancer… la dialectique existe.
- La synthèse (sun) est un résultat fort.
- Pour les Chrétiens, le Saint-Esprit est fondamental et le signe de Croix se fait au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit« …
- On remarquera que sun « avec » désigne le Soleil en anglais…
Tisseurs de liens et Merveilles du tissage de liens
Les liens tissés dans l’infiniment petit, les liens tissés par la vigne : la treille…
- L’athée n’existe pas parce que tout être vivant est par nature un tisseur de liens.
- L’être vivant dans sa vie intérieure et extérieure est un bouillonnement permanent de liens.
- La collapsologie montre les effets des liens massivement coupés dans l’environnement humain.
- La qualité et la quantité des liens tissés sont une bonne mesure des personnes, des groupes et des organisations.
- Le Jugement Dernier ne porterait-il pas sur le bilan de chacun en matière de tissage de liens ?
- Les groupes humains : entreprises, associations, structures mutualistes, organisations, CIQ, paroisses, clubs, groupements, coopératives, syndicats, jumelages… sont des merveilles du tissage de liens sociaux…
- La Nature dans laquelle toutes les espèces animales et végétales … sont liées est à juste titre qualifiée de Merveille.
- L’athéisme implique des destructions et des misères quand le théisme est synonyme de Joie et d’émerveillement….
- Guy Decrois écrit « Et si le monde était « une pulsation rythmée de vie et de mort », de mouvements perpétuels, d’apparition et de disparition – « Il court, il court, le furet » – pointait Lacan pour illustrer le caractère métonymique du désir et d’aspiration à l’équilibre, à la satiété, à l’image de la mort. Telle pourrait être une représentation du couple oxymore d’Eros et Thanatos dans la mythologie grecque. La mythologie demeure elle-même structurée sur un couple cardinal de contraires conflictuels, constitué de Mythos («Tu racontes des bobards », pouvons-nous imaginer dans le propos de Platon soulignant une origine chaotique aux mythes) et de Logos, expression d’une parole discursive et organisée. Chaos, conflictuel, pulsions et « contre-pulsions », fait advenir l’engendrement des divinités. La théorie des pulsions, selon Freud, est notre mythologie et les dieux de la mythologie ne seraient que des figures de nos pulsions ».
Création… que c’est Beau !
Articles liés à Tisseurs de Liens
- Cliquer sur une image-lien pour afficher l’article correspondant.