Moustiques en Provence : histoire et menaces


Moustique, fléau noir… © Elionas – Pixabay.com

 

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Moustiques en Provence : histoire et menaces


 

  • Les Culicidés (Culicidae) sont communément appelés moustiques ou maringouins.
    1. Les moustiques forment une catégorie d’insectes classée dans l’ordre des Diptères et le sous-ordre des Nématocères.
    2. Plusieurs élément caractérisent le groupe des moustiques :
      1. Antennes longues et fines à multiples articles.
      2. Ailes pourvues d’écailles.
      3. Femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur.
  • Le nom vernaculaire de moustique est dérivé de l’espagnol mosquito (littéralement petite mouche), hérité du latin musca, mouche.

 

Histoire des Moustiques en Provence


 

  • – 170 millions d’années. Jurassique. Apparition estimée des premiers moustiques.
  • −145,0 à −66,0 Ma. Crétacé. Fossile de moustique le plus ancien.
    1. Les moustiques ont alors une taille 3 fois supérieures à celle des espèces actuelles.
    2. Les moustiques constituent alors un groupe voisin des Chaoboridae (moucherons piquants).
  • 20e s. Le moustique du métro de LondresCulex pipiens f. molestus, est souvent cité comme une nouvelle espèce.
  • 1964. France. La loi no 64-1246 du  est « relative à la lutte contre les moustiques »
    1. A l’origine, la loi vise à favoriser le développement touristique sur le littoral,
    2. Son cadre est ensuite étendu à d’autres champs comme la Santé Publique.

 

Géographie des Moustiques dans le Monde et en Provence


 

  • Les moustiques sont présents sur l’ensemble des terres émergées de la planète (à l’exception de l’Antarctique et de l’Islande).
    1. Milieux forestiers, savanes ou milieux urbains.
    2. Dès qu’une surface d’eau douce ou saumâtre, même réduite ou temporaire, est disponible.

 

Morphologie et Comportements des Moustiques


 

  • Les moustiques sont des insectes holométaboles passant par 4 phases de développement :
    1. Œuf.
    2. Larve (quatre stades larvaires).
    3. Nymphes.
    4. Adultes.
  • Les 3 premières phases d’évolution sont aquatiques alors que le dernier stade est aérien.
  • La durée totale de ce développement pour les zones tropicales, fortement influencé par la température et la saison, est de 10 à 15 jours.

 

Principaux moustiques en Provence


 

Moustique Tigre © WikiImages – Pixabay.com

 

  • 2010. Harbach décrit 3 523 espèces de moustiques au niveau mondial, réparties en deux sous-familles : Anophelinae (478 espèces), Culicinae (3 046 espèces) et 44 genres.
  • 2014. Arim identifie 156 sous espèces.

 

Moustique Tigre
  • Aedes albopictus ou Stegomyia albopicta selon que Stegomyia est reconnu comme sous-genre d’Aedes ou genre à part entière.
  • Originaire d’Asie du sud-est.
  • L’une des 100 espèces les plus invasives au monde, étant actuellement présente dans 100 pays sur les cinq continents.
  • Moustique noir avec des marques argentées qui lui donnent son nom.
  • Petit, d’une taille de 5 mm environ.
  • Espèce agressive qui pique de jour avec un pic d’agressivité à l’aube et un autre au crépuscule.
  • Si une personne se fait piquer à son domicile ou dans son jardin, il y a de fortes probabilités que le moustique se soit développé à proximité.
    1. La distance de vol actif des moustiques culicidae dépend des espèces mais reste limitée.
    2. Cette distance est le plus souvent inférieure à 1 km.
  • Le réchauffement climatique ne serait pas le principal responsable de l’expansion de cette espèce.
  • La lutte contre la prolifération des moustiques tigres pourrait largement dépendre de chacun.
    1. Couvrir les réservoirs d’eau avec un voile moustiquaire (ou un simple tissu) : bidons d’eau, citernes, bassins, piscines…
    2. Supprimer les endroits où l’eau peut stagner le temps d’un cycle de développement de la larve : pneus usagés, contenants susceptibles d’accumuler de l’eau et des détritus, bâches plastiques.
    3. Des ornières argileuses peuvent être remplies par du sable ou de la terre.
      1. Les moustiques sont en effet attirés par les eaux stagnantes et chaudes où de la matière organique en décomposition peut être source de nourriture pour les larves ; les femelles viennent y pondre ;
    4. Changer l’eau des soucoupes des fleurs et des plantes une fois par semaine, ou remplacer l’eau des vases par du sable humide.
    5. Renouveler totalement l’eau des abreuvoirs à oiseaux de jardin une fois par semaine.
    6. Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées et nettoyer régulièrement gouttières, regards, caniveaux et drainages.
    7. Couvrir les piscines hors d’usage et évacuer l’eau des bâches ou traiter l’eau : eau de Javel, cachet de chlore.
    8. Installer dans les bassins ou les réservoirs permanents des prédateurs de moustiques: gambusies par exemple.
Arabi de Camargue
  • 1 000 battement en une seconde.
  • 2 ou 3 mm.

 

Nuisances dues aux Moustiques


 

Moustique piquant  la peau d’un humain © Franco Patrizia.

 

Agent principal en épidémiologie humaine et animale
  • Les piqûres de moustique sont déjà une grande nuisance.
  • Plus grave est le fait que les moustiques constituent le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’être humain.
    1. Les moustiques sont vecteurs de trois groupes d’agents pathogènes pour l’humain : Plasmodiumfilaires ainsi que de nombreux arbovirus.
  • Seule, une petite partie des moustiques pique les humains.

 

Principales maladies transmises à l’Homme par les moustiques
  • Chikungunya.
  • Dengue.
  • Encéphalites.
  • Fièvre de la vallée du Rift.
  • Fièvre jaune.
  • Filarioses.
  • Paludisme.
  • Virus du Nil occidental.
  • A noter que le Sida ne fait pas partie de ces maladies transmissibles par le moustique.

 

Lutte contre les Moustiques


 

  • Depuis les temps les plus anciens, les humains ont cherché à lutter contre les moustiques.
  • Le catalogue des actions est particulièrement riches : passives, actives, biologiques, chimiques…

 

Lutte contre les larves de moustiques
  • L’eau est vitale au moins à l’un des stades de développement du moustique : œuf, larve et nymphe, les moustiques se développent dans l’eau stagnante, temporaire ou permanente
  • Lutte chimique à grande échelle.
    1. Depuis les années 50. Utilisation de larvicides à grande échelle.
    2. La résistance croissante des larves provoque la mise au point de nouvelles formules de pesticides ou biopesticides.
  • Lutte non chimique à grande échelle.
    1. Aménagement du territoire et des zones humides.
      1. Limiter les gîtes de ponte : collecte des eaux usées, goudronnage des routes, élimination des décharges sauvages et des stockages à ciel ouvert, gestion des niveaux d’eau et drainage, au prix de la perturbation des zones humides.
      2. Défavoriser les moustiques gênants par leurs piqûres.
        1. Favoriser leurs prédateurs dans l’eau et dans les airs en maintenant ou en restaurant des zones humides fonctionnelles.
          1. Protéger ou restaurer les populations de prédateurs des larves de moustiques :  amphibiens, chauve-souris, coléoptères, crapauds, grenouilles, hirondelles, libellules, martinets, salamandres, tritons…
        2. Eviter de les attirer vers les établissements humains.
  • Lutte par la destruction des gîtes domestiques et urbains des moustiques.
    1. Éliminer au maximum tout réservoir potentiel d’eau stagnante où des moustiques pourraient pondre et des larves se développer, même de faible volume.
    2. Surveiller l’environnement proche des habitations et supprimer des récipients où de l’eau peut durablement stagner : bâches, bidons, brouettes, gouttières, poubelles, soucoupes de pot de fleur, vases…. Remplir les soucoupes de pots de fleur  de sable ou de gravier.
    3. Créer des gîtes pièges : récipients d’eau de pluie stagnante dans lesquels la ponte des femelles peut être contrôlée : dès que les larves sont assez grosses et visibles l’eau est filtrée ou vidée dans la terre (en veillant à ce qu’elle soit complètement absorbée). Les larves, privées d’eau, meurent.
    4. Couvrir les récipients impossibles à vider : collecteurs d’eau de pluie ouverts, latrines, puisards, puits…  avec des toiles-moustiquaires ou d’une fine couche d’huile…

 

Lutte contre les moustiques adultes
  • Protection physique.
    1. Les moustiquaires pouvant être imprégnées d’un insecticide pour renforcer leur efficacité sont l’un des meilleurs moyens de protection.
      1. La toile moustiquaire peut équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d’enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées.
      2. La moustiquaire permettent aussi d’empêcher les femelles de pondre dans les réserves d’eau.
    2. Réduire le CO2 corporel émis par l’hôte : transpiration, humidité, odeur qui peuvent être défavorablement développés par plusieurs éléments : 
      1. Alimentation : bière, fromage…
      2. Médicaments : stéroïdes ou anti-cholestérol.
      3. Parfums.
    3. Habillement adapté, notamment aux heures d’activité des moustiques.
      1. Porter des vêtements longs et couvrant tout le corps.
      2. Vêtements amples car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés.
      3. Vêtements fluides laissant la peau respirer.
      4. Eviter les couleurs foncées car elles accroissent la chaleur et le CO2.
      5. Les poignets, les chevilles et le cou sont des zones à risques. 
    4. Utilisation de répulsifs.
      1. Consulter un pharmacien pour l’application du répulsif le mieux adapté au type de peau.
      2. Lors de voyages, il est recommandé d’acheter sur place, les produits les mieux adaptés aux moustiques locaux.
      3. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande principalement ceux qui renferment du DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide, auparavant appelé N, N-diéthyl-m-toluamide), de l’IR3535 (éthyl butylacétylaminopropionate) ou de l’icaridine (1-piperidinecarboxylic acid, 2-(2-hydroxyethyl)- 1-méthylpropylester).
        1. De récentes études montrent toutefois une possible toxicité pour les femmes enceintes et les enfants.
      4. Les répulsifs à base d‘huile de haricot de soja et d’IR3535 présentent une protection de plus courte durée.
      5. D’autres répulsifs d’origine végétale, dont l’essence de citronnelle, ont une durée d’effet très courte et sont donc considérés comme très peu efficaces à l’extérieur.
      6. La culture de certaines plantes sur les bords des fenêtres aurait un effet répulsif : basilic, basilic à petites feuilles, capucines, citronnelle, geranium, geranium citron, lavande, mélisse, pelargonium, plants de tomates, pyrèthre, romarin, thym, thym citron...
  • La salive mélangée à du tabac pourrait être efficace. La nicotine est effectivement un excellent insecticide naturel. Le feu et la fumée éloigneraient aussi les moustiques, mais non sans conséquences pour la santé des humains qui respirent cette fumée
  • Bracelets anti-moustiques sont quasiment inopérants.
  • Appareils anti-moustiques électroniques, censés éloigner les moustiques par émission d’ultrasons, sont en réalité inefficaces, la femelle étant insensible à ces vibrations

 

Lutte spécifique au moustique Tigre

 

Livres liés à Moustiques en Provence


2019. La Faune des Bouches-du-Rhône. biotope Editions

2000La Garrigue grandeur natureJean-Michel Renault. Editions pélican.

 

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