Sécheresse en Provence : causes, manifestations et conséquences


Quand la sécheresse frappe la Provence… © Cri84 – Flickr.

 

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Sécheresse en Provence : causes, manifestations, conséquences


 

Sol craquelé © Frédéric Woiltock – Pixabay.com

 

Sécheresse sur la Planète


 

  • Sphère terrestre.
    1. Formation ou l’augmentation des tempêtes de poussière avec l’accentuation de l‘érosion éolienne ou des dépôts de sédiments éoliens.
    2. Modification, perturbations voire destruction des écosystèmes notamment des zones humides.

 

Livre de Patrick Verlinden. Editions les 7 Collines.

 

  • Sphère végétale.
    1. Arbres et forêts sont particulièrement impactés par la sécheresse.
      1. Les arbres, peuvent mourir si le déficit aggravé par la hausse de température se répète plusieurs années de suite.
      2. Vulnérabilité accrue des arbres face au froid les saisons ou années suivantes (jusqu’à une dizaine d’années après).
      3. Augmentation des feux de forêts.
      4. La forêt joue un rôle essentiel pour le stockage, l’infiltration et le cycle de l’eau.
        1. La forêt artificialisée a souvent été drainée. Elle est génétiquement très appauvrie.
        2. Les sécheresses importantes semblent avoir des impacts sanitaires mesurables sur les arbres jusque 10 ans après.
        3. Les sécheresses favorisent les incendies qui, s’ils sont fréquents, dégradent fortement les sols et les possibilités de régénération et de stockage de l’eau, notamment dans les zones sub-désertiques et sur les pentes où l’érosion est exacerbée.
        4. La forêt primaire ou à haut degré de naturalité bénéficie d’une forte résilience. Les mousses, les tourbes, l’humus riche en champignons, formé à partir du bois mort et des excréments des organismes forestiers, les embâcles naturels et, en zone tempérée, les barrages de castors ont un fort pouvoir tampon.
          1. Cependant, la déforestation a un rôle dans la diminution des précipitations.
        5. Lorsque les arbres sont dans leur optimum stationnel, ils disposent de stratégies d’évitement du stress hydrique face aux sécheresses non exceptionnelles.
          1. Les pins obturent précocement leurs stomates et, si la sécheresse perdure, ils émettent des hormones qui attirent des insectes défoliateurs, puis des scolytes qui tueront les arbres les plus vieux (qui évapotranspirent le plus) si la sécheresse perdure plus de deux ans.
          2. Certains feuillus des zones tropicales sèches diminuent leur transpiration ou perdent leurs feuilles en saison sèche. Ceux des zones tempérées semblent moins capables de réguler seuls leur évapotranspiration ; certains perdent une partie de leurs feuilles, d’autres semblent capables d’attirer des défoliateurs en cas de stress aigu.
          3. Une forêt naturelle riche en biodiversité associe généralement des essences qui ont des zones de prospection racinaire variées, exploitant mieux les différentes nappes tant en période de haute eau que de sécheresse. Inversement, les monocultures, surtout équiennes, exploitent l’eau du sol à la même profondeur en exacerbant les effets des sécheresses, qui y sont beaucoup plus brutaux. C’est ainsi que les racines des arbres deviennent de plus en plus sèches et les arbres meurent à la suite d’une sécheresse.
    2. Les cultures vivrières souffrent du manque d’eau.
    3. Les cultures et les prairies baissent de rendement.
  • Sphère aquatique.
    1. L‘eau perd de sa qualité.
    2. Baisse de la dilution des polluants.
    3. Contamination accrue des réserves hydriques.
  • Sphère animale.
    1. Migrations de populations animales.
    2. Problèmes d’invasions biologiques.
    3. Risque accru de morsures de serpents.
  • Sphère humaine.
    1. Augmentation des disettes, des famines et des épidémies en raison de la malnutrition.
    2. Déshydratation des populations entraînant l’apparition de maladies.
    3. Troubles sociaux et conflits pour l’accès aux ressources naturelles (eau et nourriture).
    4. Migrations de populations, l’augmentation des réfugiés climatiques.
  • Sphères sociétale et historique.
      • Fin de l’Age du Bronze. Il y a environ 3 200 ans.  Une étude palynologique récente des sédiments du lac salé de Larnaca à Chypre, montre que la fin de la civilisation mycénienne,  de la civilisation minoenne et de l’empire Hittite seraient consécutives à une sécheresse qui s’est – selon l’analyse isotopique du carbone organique sédimenté – prolongée durant 400 ans (alors que l’hémisphère Nord subissait un refroidissement général de 2 °C). Cette crise de la fin de l’Age du Bronze en Méditerranée orientale serait expliquée par « un épisode complexe ayant résulté d'(…)un changement climatique. Ce dernier a entraîné des famines, des invasions étrangères et des conflits politiques ».
      • La Civilisation Maya se serait effondrée principalement à la suite d’une longue sécheresse tout comme plus tard, celle des Anasazis de l’Ouest américain ou la civilisation de Tiwanaku de la rive sud du lac Titicaca, lors de la Grande Sécheresse qui correspond à une phase climatique ayant affecté une grande partie l’Ouest des États-Unis (de l’Oregon à la Californie du Sud et de l’Est du Texas) et ayant eue une profonde influence sur les milieux naturels et les cultures amérindiennes anciennes de la région. Les analyses dendrochronologiques montrent que cette phase commence en l’an 1276 et se poursuit jusqu’en 1299.
      • L’effondrement de la culture de l’île de Pâques a vraisemblablement été accéléré par une sécheresse prolongée (effet El Nino).
      • 1420 et 1556. L’importante disette céréalière est provoquée par la sécheresse estivale accompagnée d’incendies de forêt jusqu’en Normandie.
      • 1589 ou 16101791. France. Ancien Régime. Des pluies excessives et de grands hivers sont défavorables au développement et aux récoltes de grains, des semailles à la moisson.
      • 1719. La France compte 450 000 morts supplémentaires à cause de la dysenterie caniculaire et d’autres infections.
      • 1788 et 1846. Echaudage : sécheresse à fort impact sur les céréales.
      • 1789. Révolution française. Parmi les facteurs météorologiques ayant déclenché la Révolution, les historiens ont identifié une sécheresse localement source de famines ou de sous-alimentation accompagnées d’une forte hausse des prix des denrées alimentaires.
        • Fin 1787 et 1788. L’alternance de trop grosses pluies lors des semailles automnales puis de chaleurs excessives au printemps et durant l’été 1788 atteint les moissons. Les intempéries de l’été 1788 abattent les épis. La récolte de 1788 est diminuée d’un tiers, créant une montée des prix puis des émeutes de subsistance jusqu’au
      • 18271832 et 1846. Le lien entre révolution et perturbation climatique comme les sécheresses prolongées ayant un fort impact sur la production de grain est souvent avancé.Les historiens, les archéologues, les paléoclimatologues et paléoenvironnementalistes… mettent à jour les corrélations entre les phénomènes climatiques et les grands événements sociaux :  fortes tensions sociales ou ethniques voire de guerres, d’épidémies ou d’effondrement de civilisations ou de légendes et de traditions.
      • L’anticyclone des Açores provoque certaines années des canicules estivales sur les territoires ouest-européens et centre-européens qui ont des impacts sur le rendement céréalier. 
  • Sphère économique.
    1. Sphère agriculture et élevage.
      1. Fortement impactée.
    2. Sphère industrielle.
      1. Réduction de la production d’électricité (hydroélectricité mais également énergie nucléaire notamment pour des problèmes de refroidissement…)…
      2. Pénurie d’eau pour les industries.
      3. Augmentation des coûts.
    3. Sphère tertiaire.
      1. Très variable selon les métiers et les types de sécheresse (durée, étendue…).

 

Années 2020... Phénomènes de Sécheresse en France


 

  • France.
    1. info-sécheresse.fr. Site de référence. Suivi des sécheresses à partir de données hydrologiques, hydrogéologiques, et météorologiques.
    2. Propluvia. Site du gouvernement avec notamment des informations sur les restrictions d’eau.
    3. 2008. Météo-France met en œuvre plusieurs types de modélisations :
      1. Rétro-modélisation 19582008 incluant les 3 sécheresses exceptionnelles de 1976, 1989 et 2003.
      2. Travail prospectif sur le risque de sécheresse jusqu’en 2100 avec l’évaluation de l’impact sur le ressources en eau et l’humidité des sols.
      3. Un modèle dit SAFRAN procède à une réanalyse atmosphérique sur les archives météorologiques de 19582008.
    4. 3 types de sécheresse ont été définis pour la France.
      1. Déficit pluviométrique.
      2. Déficit hydrologique (étiage anormal, baisse des nappes).
      3. Sécheresse « agricole » (épuisement de la réserve en eau du sol superficiel).
    5. Sur ces bases dès 2050 des sécheresses inhabituelles, en durée et en intensité, devraient apparaître.
    6. 2 nouveaux indices ont été standardisés :
      1. Indice d’Humidité des Sols (SSW1, Standardized Soil Wetness Index), prenant en compte l’absorption d’eau par les végétaux et de la nature du sol.
      2. Indice Hydrologique (SFI, Standardized Flow Index), fondé sur la climatologie des débits simulés.
    7. Principales conclusions :
      1. 1976 est la sécheresse la plus grave concernant le manque de pluies.
      2. 1989. Sécheresse des sols la plus marquée.
      3. 2003. Températures les plus élevées mais moins longtemps.
      4. La durée de la déshydratation des sols superficiels est plus importante en Provence, en Pays de la Loire, dans le Bassin parisien et les plaines d’Alsace et de Limagne.
      5. Le  GIEC envisage des sécheresses météorologiques (déficit de précipitations) et agricoles (déficit en eau des sols superficiels)  légèrement plus fréquentes et plus graves entre 2000 et 2033.
        1. Vers 2050, « l’évolution du régime pluviométrique est encore peu sensible, mais l’assèchement des sols superficiels s’intensifie et des phénomènes inhabituels sur le plan de l’expansion spatiale et/ou de l’intensité commencent à apparaître sur toute la métropole. À partir des années 2080, des déficits pluviométriques plus forts apparaissent, notamment en été. Les sécheresses des sols superficiels pourraient alors devenir extrêmes sur la majeure partie du territoire, et quasiment sans retour à la situation normale (par comparaison au climat actuel) ».
        2. Les régions les plus humides au début du 21e s. (Nord-Ouest et Nord-Est notamment) pourraient connaître à la fin du siècle les sécheresses les plus marquées (par rapport au climat actuel).
        3. Proportionnellement, les « sécheresses des sols superficiels » s’aggraveront le plus, notamment sous l’effet de l’évaporation qui augmente avec le réchauffement.
  • Cadre international.
    1. l’Organisation Météorologique Mondiale est l’organisme de référence.
    2. Selon les modèles disponibles le dérèglement climatique va fortement influencer la pluviométrie globale et/ou saisonnière.
      1. Des sécheresses plus graves et fréquentes, avec incendies de forêts sont attendues dans les régions tempérées.
    3. 2015. L‘Accord de Paris sur le Climat vise à ne pas dépasser +2 °C en 2100 (par rapport à l’ère pré-industrielle).
    4. 2017. Le scenario tendanciel conduit à +3 °C et à 2 °C dès 2052 ou 2070, soit 24 % à 32 % de terres devenues plus sèches, appauvries en biodiversité et moins résilientes.

 

Années 2020… La Sécheresse frappe la Provence


 

Phénomène mondial ou local

  • La sécheresse est un danger mondial avec des amplitudes et des causes variables selon les Continents, Pays et les Territoires (Régions, Départements…).

 

Spécificités des climats et territoires méditerranéens européens

 

Inondations et sécheresse…

Tsunami et sécheresse ?!

 

  • Les territoires méditerranéens ont des spécificités liées au Climat Méditerranéen et aux influences de la Mer Méditerranée.
    1. Spécificités géographiques.
      1. Proximité / Eloignement de la mer.
      2. Reliefs et altitudes.
      3. Systèmes de fleuves et rivières.
    2. Spécificités temporelles.
      1. Etés chauds et secs.
      2. Episodes Méditerranéens (Printemps et Automne).
    3. Activités économiques.
      1. Agriculture et Pêche.
      2. Secteur industriel et énergétique.
        1. Dépendance énergétique.
      3. Tertiaire.
        1. Commerce.
        2. Tourisme.
        3. Immobilier.
        4. Transports aériens, terrestres, maritimes.
    4. Types d’habitats.
      1. Importance de l’habitat en maisons.

 

L’eau manque dans ses lieux de concentration et de circulation

 

Lac de Monteynard en Isère qui alimente une centrale hydroélectrique… © Thaïs Prieur-Blanc Pixabay.com – Jimmy Lefrançaois – Flickr.com

 

Les menaces se multiplient dans la nature

 

 

Le monde végétal est fortement affecté

 

Arbre mort © Michal-Pixabay.com

© Fruehlingswiese – Pixabay.com

 

 

 

 

 

Les insectes et les animaux sont affectés

 

Toutes les activités humaines sont perturbées

 

 

Livres liés à la Sécheresse


 

2021. L’eau. Manuel Pratique. Mouton Résilient avec la participation de Joël Schermans et Fernando Fer Fal Aguirre. Editeur Indépendant.

Une référence absolue… précis, complet, pratique…

2020. Toutes les Plantes supportant la sécheresse. Aurélien Davroux. Editions Ulcher.

2012. La Gestion Durable de l’eau. Louise Schriver-Mazzuoli. Editions Dunod.

2007. L’eau, un enjeu pour Demain. Etat des lieux et Perspectives. Henry Chevalier. Editions Sang de la Terre. Les Données de l’Ecologie.

2007. Pour un Jardin sans arrosage. Olivier Filippi. Actes Sud.

 

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