Pigments Bleus en Provence


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Pigments Bleus en Provence


 

  • Produire du bleu pour de la peinture, des crayons, des vitraux, de la céramique, des tissus, de l’encre… est un besoin humain important et très ancien.

 

La Provence et le Bleu


 

Ici, le Ciel et la Mer sont bleus ce qui n’est pas vrai partout… © Istockphoto.com

 

  • En Provence, l’offre et la demande de bleu ont toujours été particulièrement fortes.
    • En Provence, dès que l’homme a voulu représenter le ciel et l’eau avec une démarche réaliste ou symbolique, le bleu s’est imposé.
    • Il n’est pas inutile de rappeler que pour  beaucoup (et disons le, pour une grande part de la population terrestre) le ciel n’est pas toujours perçu comme bleu et l’eau encore moins. Les tableaux anciens et les cartes anciennes montrent une mer souvent blanche, grise ou jaune…
    • Longtemps, l’eau a été représentée grise ou beige, même en Occident.
  • La demande et la symbolique du bleu en Provence sont renforcées par des influences religieuses et politiques

 

Tradition chrétienne

  • Tradition longue et constante en Provence
    • Bleu comme représentation de la Lumière et du Ciel.
    • Bleu couleur associée aux représentations de la Vierge Marie.
    • Bleu vocations de la Colombe de la Paix liée à Noé dans l’Ancien Testament et de celle de l’Esprit Saint dans le Nouveau Testament.
    • Représentations des archanges et des anges associés au ciel bleu.

Pouvoir politique.

  • La Maison d’Anjou qui a régné au Moyen-Âge sur la Provence.
  • Le bleu du drapeau tricolore de la République française.
  • Les écoles et les armées.
    1. L’encre bleue de l’écriture scolaire.
    2. La couleur bleue de la Marine nationale, de l’Armée de l’Air, de la Gendarmerie nationale.
    3. La Mode.
      • Le bleu a souvent remplacé le noir dans la vie quotidienne, notamment dans les vêtements.

 

Les pigments


  • L’offre de pigments bleus s’est développée en Provence.
    • A partir de ressources naturelles locales.
    • Par le commerce international avec notamment le port de Marseille.
  • Un pigment est une substance chimique colorante insoluble dans le milieu qu’elle colore.
  • Les pigments se présentent sous la forme de poudres.
  • Pigments et teintures.
    • Les pigments  sont généralement mis en suspension dans un liant liquide pour obtenir une peinture ou une encre. Les pigments sont insolubles, ils se fixent par conséquent à la surface du support sur lequel le mélange est appliqué.
    • Les teintures sont absorbées par le support.
    • Types de pigments selon leur origine.
      • Minérale (ex. terres, ocres, lapis-lazuli, cinabre, oxydes de fer naturels) ou organique.
      • Naturelle (tinctorial ou animal. ex. cochenille Kermes vermilio pour des rouges carmins, écarlates ou cramoisis
        le murex pour la pourpre qui colore depuis l’Antiquité la robe des sénateurs ou des cardinaux à Rome
        le sépia ou encre de seiche) ou synthétique.
      • Le pigment biologique est une substance produite par un organisme vivant et qui donne une coloration à des tissus ou liquides organiques.

 

Les pigments bleus


 

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Azurite © Miriam Dörr – Fotolia.com. Stan Celetian – Flickr.com

 

Azurite

  • Désignations proches : bleu d’Allemagne, bleu des montagnes, chessylite, malachite bleue.
  • Production/Chimie. Carbonate hydraté de cuivre. Cu3(CO3)2(OH)2
  • Histoire.
    • Utilisée pour la  peinture dans l’Egypte ancienne.
    • L’une des principales sources du bleu pour les peintres médiévaux.
    • Confondue avec le Lapis-Lazuli bien plus rare et plus onéreux.
    • Largement utilisé par les peintres jusqu’au 17e s.
  • Usages. Fresque et icône.
    • Tons du bleu au bleu vert. Peut griser avec l’émulsion à l’œuf.

 

Bleu charron

  • Désignation proche. Bleu charrette.
  • Fabrication/Chimie. Bleu de PrusseSulfate de BaryteBlanc de titane. Fe7(CN)18(H2O)14 – BaSO4 – TiO2.
  • Histoire et usage.
    • Utilisé autrefois pour peindre les charrettes (à l’origine de son nom), les machines agricoles et les portails.
    • Le bleu charron avait la réputation d’éloigner les mouches et les insectes lithophages.
  • Usage.
    • Couleur couvrante.
    • L’ajout de blanc et de titane modifie ses résultats sensiblement.

 

Bleu de céruléum véritable

  • Désignations proches. Bleu céleste, bleu céruléen, bleu de Brême.
  • Fabrication/Chimie. Stannate de cobalt. CoO · n SnO2
  • Histoire.
    • Milieu 19e s. Découverte du pigment.
  • Usage.
    • Coût élevé.
    • Il existe des substituts très satisfaisants.
    • Bleu couvrant lumineux.

 

Bleu de céruléum substitut

  • Fabrication/Chimie. Phtalocyanine de cuivre et charges minérales.
  • Histoire.
    • Moitié 20e s.
  • Usage.
    • Bleu couvrant lumineux.
    • Très belles teintes en mélange avec le vert, l’ombre et le jaune.

 

© minX267 – Pixabay.com

 

Bleu de cobalt

  • Désignation proche. Smalt.
  • Fabrication/Chimie. Aluminate de cobalt. CoAl2O4.
  • Histoire.
    • Moyen-Âge. Utilisation du smalt, très coûteux.
    • 19e s. Mise au point du bleu de cobalt.
  • Usages.
    • Très beau bleu stable dans les mélange.
    • Bon pouvoir couvrant.
    • Plutôt coûteux.

 

Bleu de manganèse

  • Fabrication/Chimie.  Sulfate et manganate de Baryum.
  • Histoire.
    • 19e s. Découverte par la firme Winsor et Newton.
  • Usages.
    • Le bleu de manganèse véritable n’est plus produit en raison de la pollution générée par sa production. Il est, par ailleurs peu demandé puisque sa forme synthétique a d’excellentes performances.
    • Existe dans sa forme synthétique : belles couleurs, très bonnes qualités techniques.

 

Bleu de phtalocianine

  • Désignation proche. Bleu azur.
  • Fabrication/Chimie. Bleu de phtalocyanine de cuivre.  C32H16CuN8
  • Histoire.
    • 20e s. Découverte. au début du siècle
  • Usages.
    • Bleu transparent azur.
    • Pouvoir colorant assez élevé.
    • Utilisation possible en glacis.

 

Bleu de Prusse

  • Désignations proches. Bleu de Berlin, Bleu hussard
  • Fabrication/Chimie. Ferrocyanure ferrique. Fe7(CN)18(H2O)14.
  •  Histoire.
    1. 1704. Découverte accidentelle par le peintre Heinrich Diesbach à Berlin (ce qui lui vaut son nom).
  • Usages.
    • Pouvoir colorant élevé.
    • Reste toutefois relativement transparent.
    • Le bleu de Prusse est considéré comme plutôt gourmand en émulsion.

© Jean  Enser – Flickr.com

 

Bleu égyptien

  • Le premier pigment bleu synthétique
  • Histoire.
    • Les textes égyptiens ne donnent aucune information sur le procédé de préparation de ces pigments dont des pains ont été retrouvés.
  • Fabrication/Chimie.
    • Les recherches menées au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France ont permis d’élucider ce procédé grâce à diverses analyses physico-chimiques.
    • Un mélange de composés calcaires, siliceux et cuivreux, chauffé entre 870 et 1 100 °C pendant plusieurs heures, conduit à une masse compacte et hétérogène comportant des cristaux bleus de cuprorivaïte (CaO.CuO.4SiO2) ainsi que de la silice sous forme de cristaux de quartz et de tridymite.
  • Usages.
    • La couleur bleue varie du bleu foncé au bleu pâle selon les conditions de chauffage.
    • Un broyage modéré rend la couleur bleue plus claire si la taille des grains devient inférieure à 20 micromètres.

 

Bleu outremer (substitut)

  • Désignations proches. Bleu outremer français, Bleu permanent.
  • Fabrication/Chimie. Silico-aluminate de sodiums polysulfurés.  Na8Al6Si6O24 (formule de base).
  • Histoire.
    • 1828. Découverte du bleu outremer artificiel qui remplace le Lapis Lazuli avec un coût bien moins élevé.
    • La Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale ouvre en 1824 un concours pour la synthèse d’un bleu outremer à moindre coût. Le concours est gagné par Jean-Baptiste Guimet en 1828.
    • 1970. L’origine de la couleur n’est complètement élucidée qu’à cette date.
  • Usages.
    • Très adapté à l’iconographie.
    • Belles qualités de transparence.
    • Déconseillé en application pur car un peu « électrique ».
    • Richesses de nuances mélangé à de la terre d’ombre, du rouge ou du vert.

 

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Indigo © nevenm  – Fotolia.com.

 

Indigo

  • Production/Chimie. Couleur d’origine végétale. Il s’obtient par la macération des feuilles de l’indigotier, originaires des Indes comme son nom l’indique. C16H10 N2O2. Il a un fort pouvoir colorant mais reste assez transparent.
  • Histoire.
    • Origines indiennes.
    • 13e s. L’indigo arrive en Europe.
    • L’indigo prend une grande importance dans le Midi de la France.
  • Usages. Icône. Textiles.

 

 Lapis lazuli

  • Désignations proches. Bleu outremer naturel. Lazulite. Pierre d’Azur.
  • Fabrication/ Chimie. Pierre semi précieuse broyée. Alumino silicate naturel de sodium et de calcium. (Na, Ca)8Al6Si6O24(S, SO4)
  • Histoire.
    • Connu et utilisé dans l’antiquité.
    • Extraction actuelle en Afghanistan et en Russie.
    • Moyen-Âge. Utilisation pour les enluminures.
    • 16e s. Utilisation en Peinture.
  • Usages. Icône.
    • Tons du bleu ciel à un bleu violet voire verdâtre.
    • Donne un bleu transparent d’une exceptionnelle luminosité.

 

A noter 

 

Bleu Klein

  • Pablo Picasso a eu sa Période Bleue.
  • Années 1950-1960. Le peintre niçois Yves Klein « traverse » aussi une période bleue.
    • Avec l’aide d’un jeune chimiste, Édouard Adam, il met au point un pigment bleu fait de bleu outremer incorporé dans une pâte fluide originale et dont le liant n’est ni de l’huile, ni de l’eau.
    • 1960. L’International Klein Blue est enregistré à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).

 

Livres liés à Pigments Bleus


 

Bleus-En-Poudres

2008. Les pigments bleus. François Delamare. Presse de l’Ecole des Mines.

 

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